La société d’investissement et de gestion privée Meeschaert saisit un yacht détenu par une société écran de Bernard Madoff.
Meeschaert indique que cette action constitue une des nombreuses étapes de la bataille juridique dans laquelle la société de gestion s’est engagée pour obtenir réparation, au nom de ses clients lésés par le financier américain véreux.
Meeschaert a ainsi annoncé sa décision de restituer à ses clients l’intégralité de leurs investissements initiaux dans la Sicav ‘Luxalpha’. Quelques semaines plus tard, la société de gestion assignait deux entités d’UBS au Luxembourg et la CSSF, mise dans la cause à titre d’information.
Cette fois, Meeschaert a agi dans le sud de la France en déposant une requête auprès du Tribunal de Commerce d’Antibes afin de procéder à une saisie conservatoire d’un yacht inscrit au nom d’une société de droit des Iles Cayman, société écran constituée par Bernard Madoff pour des raisons fiscales et douanières.
« Nous avons décidé d’agir au plus vite, explique Cédric Meeschaert, président du directoire, pour éviter que le bateau ne quitte les eaux françaises ».
Dans sa déclaration du 31 décembre dernier aux autorités judiciaires américaines, Bernard
Madoff avait lui-même reconnu détenir le bateau « Bull ».
« La créance de Meeschaert n’ayant pas de caractère maritime, il convenait de s’appuyer sur le droit du lieu où la saisie est demandée, en l’occurrence le droit français, qui autorise à immobiliser un navire afin qu’il ne puisse pas disparaître dans des eaux territoriales étrangères », précise Maître Philippe Rames, du cabinet d’avocats d’affaire Gide Loyrette Nouel, représentant Meeschaert dans cette action.
L’objectif de cette opération est de préserver les droits de Meeschaert pour le futur et d’obtenir garantie de sa créance détenue à l’encontre de Bernard Madoff, évaluée à plusieurs millions d’euros. Meeschaert a donc été autorisée par le Tribunal de Commerce d’Antibes à pratiquer la saisie conservatoire du yacht, pour sûreté et conservation de sa créance.
Un huissier a été commis, dès communication de l’ordonnance du juge, afin de faire immobiliser le bateau. Dans le mois suivant cette saisie, une action au fond va être introduite.
« Nous nous battons sur tous les fronts, et cette action ne constitue qu’une étape dans la bataille juridique que nous menons depuis décembre pour obtenir réparation, au nom de nos clients lésés par les agissements frauduleux de Bernard Madoff », conclut Cédric Meeschaert.
Elle ne remet donc pas en cause la poursuite de l’assignation déposée à Luxembourg fin février et l’assignation prochaine d’Ernst & Young, auditeur et contrôleur des comptes de la Sicav Luxalpha.