Anticipant une hausse des taux de la BCE, l’Euro continue de se raffermir… La monnaie européenne s’est installée au dessus de 1,42$ ce matin, 1,4225$ (+0,08%) dans les échanges interbancaires en Asie, retrouvant son plus haut niveau depuis novembre dernier. Les cambistes parient sur un resserrement monétaire en zone Euro dès avril, après une nouvelle mise en garde de Jean-Claude Trichet sur les risques inflationnistes. Le président de la Banque centrale européenne a en effet laissé entendre que le séisme au Japon ne remettait pas en question le raisonnement de la BCE : « en ce qui concerne notre position sur notre future politique monétaire, je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai dit à l’occasion de notre dernière réunion au début du mois », a-t-il déclaré devant le Parlement européen à Bruxelles. Le 3 mars, M. Trichet avait annoncé une « possible » hausse le mois prochain du principal taux directeur de la BCE, fixé à 1% depuis mai 2009. Les analystes tablent sur un relèvement d’un quart de point à 1,25% du principal taux directeur de la BCE.
Par ailleurs, les investisseurs ont été rassurés par l’accord, trouvé hier, sur les contours du futur mécanisme permanent de soutien de la zone Euro, qui sera doté d’une base de capital de 700 Milliards d’Euros, pour pouvoir prêter effectivement 500 MdsE. Cet accord est intervenu à 48 heures du sommet européen de jeudi et vendredi, et alors que le Portugal paraît devoir être le prochain pays à y faire appel, après la Grèce et l’Irlande…
Hier, pour la première fois, le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a reconnu que la crise politique que traverse son pays risquait de le contraindre à demander une aide financière extérieure….
Par ailleurs, selon des sources citées par l’agence ‘Reuters’, l’Irlande envisagerait de son côté de solliciter une « rallonge » à l’Union européenne pour soutenir son système bancaire. Dublin tente déjà d’obtenir de Bruxelles une renégociation de son plan d’aide, après la victoire de l’opposition aux élections du 26 février dernier…
Quant à la Grèce, elle n’échappera pas à une restructuration de sa dette, qui sera douloureuse pour ses créanciers, estiment la plupart des analystes. La crise de la dette souveraine européenne semble donc loin d’être réglée, même si les investisseurs préfèrent actuellement regarder le verre à moitié plein…