Au pain sec et à l’eau ! L’union européenne s’apprête à imposer à Athènes des mesures drastiques de rigueur, à commencer par une réduction des salaires des tous les fonctionnaires dans l’administration centrale, les administrations locales, les agences d’Etat et l’ensemble des institutions publiques, selon un document secret, divulgué par la presse britannique.
La Grèce doit présenter mercredi à Bruxelles son propre plan de réduction du déficit, avec pour objectif de le faire passer de 12,7% en 2009 à seulement 3% fin 2012. Mais, selon plusieurs journaux londoniens, Bruxelles estime que ce plan ne va pas assez loin et la Commission européenne devrait donc exiger que des mesures d’urgence, dont les coupes de salaires dans la fonction publique, soient mises en oeuvre dans un délai de 3 à 4 mois. Le plan présenté par la Grèce est pour l’instant moins contraignant : il prévoit un gel des salaires des fonctionnaires supérieurs à 2.000 Euros par mois et une indexation sur l’inflation pour les autres.
Athènes devra aussi faire la preuve qu’il a accéléré la collecte des impôts, notamment auprès des professions libérales et des artisans. Bruxelles proposerait par ailleurs de créer une taxe sur les produits de luxe en Grèce. Enfin, la Commission voudrait accorder à Eurostat, l’agence de statistiques de l’Union, le pouvoir d’auditer les comptes du pays…
Officiellement, les européens ont à nouveau démenti ce week-end tout plan de sauvetage de la Grèce, estimant qu’Athènes peut s’en sortir seul en mettant en oeuvre un plan de rigueur drastique. Mais la presse continue d’évoquer ce matin l’existence d’un « plan B », au cas où Athènes serait incapable de maîtriser la situation, et si la crise du crédit s’étendait à d’autres pays très endettés de la zone Euro (Portugal, Espagne Irlande, Italie…).