Les investisseurs ont à nouveau les yeux rivés sur les pays européens endettés !… L’Irlande, la Grèce et le Portugal vont en effet faire appel aux marchés obligataires cette semaine sur fond de regain d’inquiétude sur leur capacité à redresser la barre de leurs économies. L’Irlande en particulier préoccupe les marchés depuis vendredi, après le retour de rumeurs, démenties, d’une demande d’aide de Dublin au FMI.
Pour rassurer les investisseurs, le Trésor irlandais a maintenu son projet de lever aujourd’hui entre 1 et 1,5 Milliard d’Euros de dette à 4 et 8 ans. Une émission à risque, qui aura valeur de test pour le pays !… Hier, les taux irlandais à dix ans ont encore fortement augmenté, atteignant 6,5% en séance. Un coût de la dette que le gouvernement affirme pouvoir supporter, notamment en relevant les impôts des Irlandais en 2011.
De nombreux observateurs doutent toutefois de la capacité de l’Irlande à redresser la barre de l’économie et à rembourser sa dette. Ainsi, le système bancaire local reste plombé par les pertes liées à la spéculation immobilière… Le président d’Anglo Irish Bank (AIB), la principale banque du pays, nationalisée en 2008, a évoqué la semaine dernière des pertes colossales, estimées entre 25 et 35 Milliards d’Euros. L’AIB devrait être scindée début octobre pour séparer les actifs sains des mauvaises créances.
Le Portugal sera lui aussi sous le feu des projecteurs cette semaine. Lisbonne compte ainsi lever demain mercredi des titres sur 4 et 10 ans, alors que la semaine dernière, les investisseurs ont boudé une adjudication de titres à 1 an… Hier, le taux portugais à 10 ans s’est tendu de 30 points de base, à 6,39%.
Enfin, la Grèce prévoit de lever aujourd’hui des bons du Trésor à 3 mois, une opération qui devrait se dérouler sans trop d’encombres, estiment les analystes, pour qui le « cas » grec est désormais moins inquiétant, après le plan de sauvetage élaboré au printemps dernier par l’Europe, le FMI et la BCE…