Si on ne connaitra les résultats des groupes de distribution français que dans quelques jours, les premières publications des grandes sociétés européennes sont plutôt de bon augure. En effet, malgré la crise et les craintes sur l’envie de consommer des ménages européens, ces derniers semblent avoir mis la min à la poche pour les fêtes de fin d’année.
Outre-manche, le numéro quatre mondial de la distribution, Tesco, a annoncé une croissance de 7,5 % de ses ventes totales à taux de change constants et de 6,9% en réel pour la période de 6 semaines s’achevant au 9 janvier 2010. Hors carburant et TVA, la firme britannique voit ses ventes grimper de 4,9% quand le consensus Bloomberg tablait sur une hausse de seulement 3%. Une performance solide, qui selon le groupe, est la meilleure depuis trois ans. Sur son marché national, Tesco fait encore mieux avec des ventes en augmentation de 8,3% !
En Allemagne, si la performance de Metro ressort inférieure à celle de ses homologues britanniques, elle est loin d’être catastrophique. Le distributeur allemand a ainsi fait part ce matin d’une baisse de 3,6% de son chiffre d’affaires 2009 à 65,5 Milliards d’Euros. Hors effets de change, les ventes annuelles progressent cependant de 0,2%. Sur le seul quatrième trimestre 2009, le chiffre d’affaires atteint 19,4 MdsE, en baisse de 3,4%, et en repli de 0,1% hors effets de change. « En dépit de la crise économique et financière mondiale, 2009 a été dans l’ensemble une année satisfaisante pour le Groupe Metro », explique le Dr Eckhard Cordes, PDG de Metro.
Au regard de l’importance de la période des fêtes de fin d’année pour l’industrie de la distribution, ces premiers chiffres apparaissent de bon augure. Reste maintenant à savoir si cette croissance des volumes ne s’est pas faite au détriment de la rentabilité. Le bureau d’études Oddo s’interroge ainsi sur « les performances de Tesco au Royaume-Uni, qui certes sont supérieures à celles de certains concurrents, mais à quel prix? Etant donné la stratégie marketing agressive menée par le groupe en fin d’année dernière, nous restons prudents sur l’évolution des marges du groupe et sur son momentum de résultats », explique ainsi l’analyste.