La RTE, qui gère le réseau de transport d’électricité français, a publié ce matin son analyse prévisionnelle (dévoilée tous les deux ans) sur l’adéquation de la demande et de l’offre d’électricité à long terme. Le gestionnaire explique que « la sécurité d’alimentation électrique de la France devrait être assurée jusqu’en 2013, grâce au développement de nouveaux moyens de production, notamment renouvelables », mais met en garde sur la consommation de pointe lors des vagues de froid, qui augmente rapidement.
RTE prévoit une croissance modérée de la consommation d’électricité de l’ordre de 0,8% à 0,9% par an en moyenne d’ici 2025. Dans un scénario de référence, la consommation française annuelle serait de 515 TWh en 2015, 535 TWh en 2020 et 560 TWh en 2025 (France métropolitaine hors Corse). « La consommation française croît d’abord dans les secteurs tertiaire et résidentiel, du fait de la démographie mais aussi de transferts d’usages des énergies fossiles vers l’électricité, comme le chauffage ou les transports. Mais, les efforts d’efficacité énergétique se concrétisent et seront renforcés par la mise en oeuvre des objectifs du Grenelle de l’Environnement », expliquent les rédacteurs de l’étude.
RTE estime que la sensibilité à la température de la consommation de pointe en hiver (2.100 MW par oC actuellement) devrait atteindre 2.500 MW par oC en 2025. Ainsi lors des vaques de froid, la pointe de consommation serait de 104.000 MW en 2015 et 108.000 MW en 2020 (contre 92.400 MW enregistrée le 7 janvier 2009 à 19h). « Le recours à des importations de pays voisins est alors envisageable », indique-t-elle.
Côté offre, elle « est toujours dynamique, portée notamment par les énergies renouvelables ». Ainsi la production photovoltaïque émerge et devrait atteindre 1.400 MW dès 2015, en ligne avec l’objectif fixé lors du « Grenelle de l’environnement » de 5.400 MW en 2020. L’essor de la production éolienne se poursuit : elle a dépassé cette année les 4.000 MW installés, et maintient un rythme de croissance de l’ordre de 1.000 MW de nouvelle puissance installée chaque année. « D’ici 2015, la mise en service de cycles combinés gaz et du réacteur nucléaire EPR de Flamanville compense l’arrêt prévu d’une partie des centrales au charbon et l’érosion probable du parc de cogénération », selon RTE.
Enfin, le gestionnaire rappelle que la sécurité d’alimentation électrique de l’Est de la région PACA et de la région Bretagne passe dès maintenant par de nouveaux investissements, la situation de ces deux régions étant d’ores et déjà préoccupante.