Boursier.com : Vous espériez du mieux pour l’activité en fin d’année. Cela a-t-il été le cas ?
A.M. : 2009 s’est terminée sur une baisse d’activité de 9,2% au quatrième trimestre, donc en amélioration par rapport à la baisse de 14,5% du premier semestre et de 13% au troisième trimestre. On peut dire, qu’on a vécu une fin d’année enregistrant un léger mieux, malgré un mois de décembre très difficile dans le bâtiment à cause des intempéries.
Boursier.com : S’agit-il d’un vrai changement de tendance ou simplement l’effet de base qui joue ?
A.M. : L’effet de base joue effectivement, puisque le quatrième trimestre 2008 avait accouché d’une baisse de 6%. On ne peut pas dire que nous constatons une amélioration réelle, globale de l’activité, mais on peut déceler dans les chiffres un certain nombre d’indications prouvant que la baisse d’activité est en train de ralentir.
Boursier.com : Pas de prévision chiffrée pour 2010. Vous manquez toujours de visibilité ?
A.M. : Absolument, nous pensons qu’il ne serait pas très juste d’annoncer des prévisions. Nous avons vécu un hiver très rigoureux. Donc cela ne nous permet pas de déceler des tendances différentes pour notre activité. Par ailleurs, les statistiques nationales concernant le logement ne laissent pas entrevoir d’inversion, mais simplement une » baisse de la baisse « …Donc nous restons prudents.
Boursier.com : Comment êtes-vous aujourd’hui positionnés dans cet environnement encore difficile ?
A.M. : Nous avons profité de la crise pour réduire nos coûts, baisser notre point mort. Nous avons connu une amélioration constante de ces indicateurs. Et le parallèle entre l’absence d’amélioration franche de l’activité au dernier semestre et amélioration des comptes, prouve nos efforts concernant la réduction des charges. Nous avons aussi réduit de façon significative les stocks du groupe ce qui nous a permis d’améliorer notre BFR. J’ajoute enfin que nos ratios d’endettement sont en nette amélioration par rapport à fin 2008.
Boursier.com : Peut-on malgré tout tabler sur une croissance organique de l’activité en 2010 ?
A.M. : C’est envisageable. On peut espérer que l’activité se stabilise, mais vraisemblablement, le premier semestre sera de nouveau à la baisse, bien que dans des proportions moindre par rapport à celles que nous avons connues. Il est encore trop tôt pour annoncer des prévisions différentes. Nous espérons des indications plus favorables pour la rentrée de septembre.
Boursier.com :Vous restez actifs en termes de croissance externe, avec le rachat récente de LNTP. Pourquoi cette acquisition ?
A.M. : Nous avions annoncé il y a un an que nous souhaitions travailler sur un secteur complémentaire de notre activité : le négoce de travaux public et tout ce qui touche aux travaux publics, car le cycle n’est pas le même que celui du bâtiment et nous pensons qu’il s’agira d’un amortisseur supplémentaire dans notre activité. Cette société s’est développée très rapidement avec des fonds propres insuffisants et notre union avec les dirigeants de cette société débute très bien. Nous entrons donc, dès le mois de mars, sur le marché du négoce pour les travaux publics en métropole, puisque nous y étions déjà présents à la Réunion.
Boursier.com : Il s’agit d’une société localisée dans la région historique du groupe. D’autres acquisitions pourraient-elles vous amener sur des zones où vous n’êtes pas encore présents ?
A.M. : Pour l’instant, nous essayons d’augmenter le maillage dans nos régions pour le négoce et le béton. Pour ce qui concerne la menuiserie, nous sommes présents sur presque la totalité du territoire national. Mais notre stratégie sur le négoce et le béton n’est pas d’étendre notre rayon d’implantation.
Boursier.com : Certaines sociétés dont le bénéfice diminuait ont malgré tout maintenu leur dividende. Pas vous…
A.M. : Notre règle est simple : nous distribuons entre 25 et 30% du résultat net part du groupe depuis 10 ans. Cette année, nous nous sommes positionnés à 30% en distribuant 1,40 Euro.