Boursier.com : Votre quatrième trimestre a été moins solide qu’espéré. Pourquoi ?
D.C. : Nous avons enregistré un certain nombre de reports de projets en fin d’année qui nous ont privés d’une franche croissance en 2010. En conséquence, l’exercice 2011 démarre très bien, grâce à des rattrapages. 2010 présente néanmoins une particularité intéressante, à savoir le lancement de notre nouvelle activité, » Yooz « . Le résultat opérationnel réalisé sur l’activité traditionnelle, représente une marge de 10% et nous a permis de financer le développement de cette nouvelle activité.
Boursier.com : Combien de clients espérez-vous pour Yooz en 2011 ? Et quel niveau de chiffre d’affaires ?
D.C. : Joker ! Yooz est une offre « SAAS » (Software as a service, NDLR) qui débute avec une offre d’abonnement mensuel de 69 Euros. Sur cette base, il nous faudra conquérir beaucoup de clients pour équilibrer les charges de 1,5 ME. Nous avons réalisé 50 KE de chiffre d’affaires l’an passé, mais sur six mois. Cela fera automatiquement 100 KE de chiffre d’affaires en 2011.
Boursier.com : Les charges de 1,5 ME seront-elles identiques en 2011 ?
D.C. : Le montant sera à peu près identique, le chiffre d’affaires devrait largement progresser. Certes le résultat opérationnel de cette activité restera très négatif, mais il sera couvert par la rentabilité dégagée par le pôle historique.
Boursier.com : Quels sont les premiers retours après six mois de commercialisation ?
D.C. : Après les six premiers mois, nous constatons que notre produit répond de façon extrêmement satisfaisante aux attentes des experts comptables, et des PME/TPE, qu’il leur apporte des gains de productivité importants, que son prix est idéalement positionné. J’ajoute que nous n’avons pas de concurrence en termes de produits.
Boursier.com : Cette nouvelle offre s’adresse t-elle à la même typologie de cliens?
D.C. : Notre offre de coeur de métier, pour être rentable nécessite de grands volumes de documents traités, donc des grands comptes. A l’inverse, l’offre Yooz s’adresse aux PME/TPE chez lesquels les besoins d’adaptation de l’outil sont inexistants. Cette offre, par sa paramétrabilité ne répond pas aux exigences des grands comptes. Il s’agit pour Itesoft de conquérir un nouveau marché complémentaire de celui sur lequel nous sommes déjà présents.
Boursier.com : Qu’attendre pour vos comptes 2011 ?
D.C. : Un exercice de croissance et rentable. Tous nos reports de contrats du quatrième trimestre n’ont pas été enregistrés au premier trimestre. Ils le seront au deuxième, au troisième…
Boursier.com : Y a t-il un risque que ces reports se transforment en annulation ?
D.C. : Il s’agit bien de reports. Dans tous les cas, le client qui reporte, a l’intime conviction que notre offre lui fait gagner de l’argent…
Boursier.com : Accélérer votre croissance par une acquisition est-il envisageable ?
D.C. : Bien sûr. Sachant que nous disposons d’un volant de cash nous permettant de financer une opération. La difficulté reste de dénicher la bonne cible. Nous pourrions réaliser une diversification, ce n’est pas notre stratégie : nous souhaitons rester sur notre métier de la dématérialisation des flux entrants. En l’occurrence il y a peu de cibles.
Boursier.com : Etes-vous, vous-même, approchés ?
D.C. : Etant donné notre faible capitalisation boursière, il n’est pas question de céder le contrôle… Je ne suis pas en situation de vente, mais plus à l’affût d’une cible pertinente à nos yeux, en France, Allemagne ou Royaume-Uni.