Boursier.com : Quel est l’historique de Neovacs, introduit en Bourse il y a un mois ?
G-C. F -L H : Neovacs est né en 1993. Le tournant se situe en 2003, où l’arrivée de Truffle Capital a fait passer Néovacs du statut de laboratoire ‘spin-off’ de l’Université Pierre et Marie Curie, à une société biotechnologique capable d’initier des essais cliniques pour des candidats médicaments… Depuis sa création, Neovacs a réalisé de grandes choses avec des moyens modestes : avec moins de 30 ME, nous avons réussi à amener 2 produits en essais cliniques, ce qui est remarquable.
Boursier.com : Le titre Neovacs a perdu un quart de sa valeur depuis son introduction sur Alternext il y a à peine un mois ! Regrettez-vous le choix de la Bourse ?
G-C. F -L H : Le cours actuel du titre n’est pas significatif à mes yeux ! Les volumes qui ont accompagné la baisse sont d’ailleurs très faibles… La valeur de l’entreprise ne tient pas compte du potentiel de Neovacs, société positionnée sur des maladies concernant des populations importantes. En montrant au marché que nous respectons le calendrier annoncé lors de l’introduction, nous gagnerons sa confiance.
Boursier.com : Les investisseurs particuliers ont-ils participé à cette opération ?
G-C. F -L H : Les particuliers ont représenté environ 20% de l’offre. Au total, 1.350 particuliers ont souscrit. Nous avons ressenti un vrai appétit pour les technologies de rupture que nous proposons et nous sommes heureux d’avoir pu lever 2 ME auprès d’investisseurs particuliers qui croient en notre démarche.
Boursier.com : Quelles sont les maladies auxquelles vous vous attaquez ?
G-C. F -L H : La maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus : nous nous attaquons à trois maladies qui requièrent de très importants besoins médicaux et qui peuvent aussi bénéficier d’autorisations de mise sur le marché accélérées. On les obtient lorsqu’il s’agit de maladies graves sans médicament efficace connu… Et une mise sur le marché accélérée permet de gagner 2 à 3 ans par rapport un processus clinique normal.
Boursier.com : Vous venez d’annoncer deux informations importantes…
G-C. F -L H : Effectivement : nous avons recruté les deux derniers patients pour l’essai de Phase I/II avec le TNF alpha-K sur des patients souffrants de la maladie de Crohn et nous annonçons aussi la première injection chez le premier patient souffrant de lupus dans un essai de Phase I/II pour l’Interféron alpha Kinoïde. Dans les deux cas, nous sommes dans les temps, comme annoncé lors de notre introduction en Bourse en avril dernier. Nous avons désormais 3 études cliniques en cours.
Boursier.com : Vous avez levé 10 ME lors de l’introduction sur Alternext. Cela vous confère une Trésorerie vous permettant un financement jusqu’à quel horizon ?
G-C. F -L H : L’argent levé nous permet de voir à 18 mois… Pour la suite, nous évaluerons quelle sera alors la meilleure solution de refinancement. Rapprochement avec des sociétés pharmaceutiques ? Refinancement sur le marché ? Plus nous génèrerons de résultats positifs lors des essais cliniques, plus nous aborderons la question du refinancement dans une situation favorable d’ici 18 mois. La question de la bonne tolérance de nos candidats médicaments est primordiale… J’ajoute que notre gestion de la Trésorerie est très rigoureuse, nous le démontrerons lors de la publication de nos résultats semestriels.
Boursier.com : Etes-vous en mesure d’assumer seuls une phase III ?
G-C. F -L H : Nous ne sommes clairement pas équipés pour une phase III et pour l’étape de la commercialisation. Il faudra alors envisager des partenariats…
Boursier.com : Avec Novartis, dont le fond d’investissement, Novartis Venture Fund, est présent dans votre capital ?
G-C. F -L H : Cette présence ne confère aucune priorité à Novartis. Il existe beaucoup de « biotech » au capital desquelles le Novartis Venture Fund est présent, et qui, pourtant, ont signé des accords avec des sociétés pharmaceutiques autres que Novartis…
Boursier.com : L’échec récent de NicOx et l’effondrement de son titre en Bourse ne risque-t-il pas de marquer les esprits des investisseurs ?
G-C. F -L H : Cet épisode rappelle à tout le monde que nous évoluons dans une industrie à risques où il existe beaucoup d’échecs… Les biotechs françaises ont besoin, aujourd’hui, d’éléments positifs et d’éléments de réussite. L’ensemble de cette industrie a besoin de bonnes nouvelles !