Boursier.com : A la lecture des comptes 2009 du groupe PPR, le quatrième trimestre semble avoir été très encourageant…
Jean-François Palus : PPR a effectivement amélioré de façon sensible ses performances commerciales au 4ème trimestre 2009. Le 4ème trimestre a été marqué tout particulièrement par l’amélioration notable de la tendance chez Gucci Group (+3,1% en comparable), Conforama qui gagne des parts de marché en France alors que Redcats s’est aussi bien comporté… Pour la FNAC, c’est plus une confirmation dans la mesure où le troisième trimestre avait déjà été très soutenu. La politique commerciale novatrice mise en place au sein de cette enseigne va encore porter ses fruits. A l’arrivée, PPR a réalisé en 2009 des résultats remarquables au vu d’un environnement mondial dégradé. Le groupe est au rendez-vous de ses objectifs de rentabilité avec un taux de marge opérationnelle à 8,4% du chiffre d’affaires. Le résultat net part du groupe s’établit à près de 985 Millions d’euros, en progression de 6,9%
Boursier.com : Comment voyez-vous évoluer l’environnement économique en ce début d’année ?
J-F. P. : L’économie mondiale est entrée en convalescence. Les marchés émergents fonctionnent bien, les économies matures remontent la pente… Dans ce contexte notre groupe est bien armé pour en profiter. Les plans mis en place en termes de dynamisation commerciale au sein de nos enseignes ont produit leurs effets en 2009 et nous continuerons d’en bénéficier encore plus largement en 2010. Par ailleurs, nos efforts de gestion se poursuivent, tout en restant très offensif d’un point de vue commercial. Pour résumer, nous avons construit des budgets de rigueur et de conquête qui nous permettront d’améliorer nos performances opérationnelles et financières en 2010.
Boursier.com : N’êtes-vous pas déçu par la performance de Puma au 4ème trimestre ?
J-F.P. : Les produits Puma sont à 80 % vendus au travers de distributeurs tiers. C’est ce qui explique un recul plus important que les autres marques du Groupe au quatrième trimestre.
Il faut rappeler également que le 4ème trimestre est généralement le plus petit pour Puma… Nous étions en phase de déstockage en Europe de l’Ouest et en Chine. Cette phase est terminée. Il existe plusieurs leviers en 2010 qui vont permettre à la marque d’améliorer la tendance, comme la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, des améliorations de stocks, mais aussi éventuellement de petites acquisitions tactiques et ciblées pour compléter le portefeuille produits.
Boursier.com : Concernant la croissance externe, vous parlez donc d’acquisitions ciblées mais pas de grosses opérations ?
J-F.P. : Notre stratégie de recentrage dans l’univers de l’équipement de la personne passera par l’acquisition de marques mondiales puissantes. Mais nous ne ferons pas d’acquisitions stratégiques, de taille significative, avant d’avoir cédé des actifs.
Boursier.com : A propos des cessions envisagées dans la distribution grand public, y-a-t-il un calendrier de prévu ?
J-F.P. : Non ! Nous n’avons pas de calendrier. Nous n’avons pas de pression non plus… Nous prendrons le temps qu’il faut pour réaliser la vente de nos enseignes de distribution qui sont de très belles entreprises.
Boursier.com : Où en est globalement la part de l’activité réalisée à l’international ?
J-F.P. : Le poids de l’activité du groupe à l’international continue de s’accroître et a représenté près de 57% du chiffre d’affaires total en 2009. Nous allons rester offensif commercialement afin de renforcer notre leadership sur les marchés les plus porteurs comme les pays émergents.
Boursier.com : Dans le luxe, les pays émergents semblent rester très porteurs…
J-F.P. : L’année 2009 a été effectivement marquée par l’accélération de la montée en puissance des pays émergents chez Gucci Group qui y réalise désormais 33% de ses ventes. Sur l’année écoulée, Gucci a continué d’enregistrer une croissance très forte dans la région Asie-Pacifique, hors Japon (+21%), aidée notamment par une hausse de plus de 46% en Chine continentale.
Boursier.com : Un mot sur YSL ?
J-F.P. : La marque YSL n’a pas bénéficié du dynamisme des pays émergents où elle est encore peu présente… Nous sommes en train de restructurer les magasins YSL dans les pays matures et nous ouvrons des boutiques dans les pays émergents qui sont bien calibrées et rentables. Nous allons accélérer ce développement…
Boursier.com : Vous avez renforcé votre bilan, est-ce lié à l »introduction en bourse de la CFAO ?
J-F.P. : Pas seulement, même si l’opération CFAO était importante ! Le cash-flow libre opérationnel s’est élevé à un niveau record de 1,117 Milliard d’euros en 2009, en amélioration de 32%. L’endettement financier net de PPR a baissé de plus de 20% et a été ramené à 4,4 Milliards d’euros au 31 décembre, contre 5,5 Milliards d’euros au 31 décembre 2008.