Boursier.com : Vous avez bien maintenu vos taux de marge l’an passé, mais le chiffre d’affaires a du mal à rebondir…
J-P.G. : Eurogerm a fait preuve d’une bonne résistance durant cette longue crise qui fait souffrir nos clients. De façon générale, nous avons rencontré des difficultés sur le marché français, où la concurrence est forte. Nous maintenons nos positions, mais en dépensant deux fois plus d’énergie ! En Europe, nous poursuivons notre bon développement.
Boursier.com : L’accord annoncé la semaine dernière avec le japonais Nisshin Seifun va t-il vous permettre de vous positionner sur la zone ASEAN?
J-P.G. : Cet accord va nous permettre de nous positionner sur le marché de l’ASEAN, avec un accord exclusif pour le Japon, le Viêt-Nam, l’Indonésie, les Philippines, la Malaisie et la constitution d’une JV à 50/50 pour la Chine.
Boursier.com : En termes de produits, ce continent a t-il les mêmes habitudes alimentaires qu’en Occident?
J-P.G. : Nous allons approcher ce marché en forte progression via des pains croustillants, moelleux et briochés. C’est cette dernière catégorie qui est le plus consommée sur ce continent.
Boursier.com : Quel niveau de chiffre d’affaires visez-vous sur cette zone?
J-P.G. : C’est difficile à chiffrer aujourd’hui.J e pense que nous pouvons viser une activité comprise entre 5 et 10 M$ d’ici 3 à 5 ans.
Boursier.com : Depuis combien de temps discutiez-vous avec Nisshin Seifun ?
J-P.G. : Cela fait 3 ans que nous discutions avec eux. Cet accord vient concrétiser, je pense, une vraie complémentarité entre les deux groupes : notre savoir-faire allié à leur position importante sur ce marché majeur.
Boursier.com : L’accord, qui comprend aussi une prise de participation de 15% de Nisshin Seifun dans Eurogerm, préfigure t-il une éventuellement montée en puissance du groupe japonais? Voire d’une prise de contrôle à terme?
J-P.G. : Non ! Je m’accorde encore personnellement du temps pour continuer l’aventure Eurogerm. Mais dans l’accord, figure une close donnant la priorité à Nisshin Seifun en cas de vente d’Eurogerm, mais il n’y a pas d’accord ferme de rachat.
Boursier.com : Un commentaire sur l’évolution du prix de la tonne de blé…
J-P.G. : Le blé a retrouvé un cours un peu plus stable entre 120 et 135 Euros la tonne. Il reste assez ferme dans ce couloir. Pour autant, bien que l’environnement économique reste très incertain et que les prévisions soient très difficiles à faire, je ne pense pas que nous assisterons à une nouvelle flambée des prix, en tout cas pas un retour sur les niveaux de 2007, où je rappelle quand même que la tonne de blé a atteint les 300 Euros !
Boursier.com : Vous ne donnez pas d’objectifs financiers pour le nouvel exercice. Une tendance malgré tout..?
J-P.G. : Je pense que nous sommes en mesure, sur le nouvel exercice, d’afficher un chiffre d’affaires en légère progression. Notre objectif général est de retrouver la rentabilité historique d’Eurogerm.
Boursier.com : Vous affichez donc un réel optimisme à court terme?
J-P.G. : En deux ans, Eurogerm a su maîtriser ses coûts concernant sa productivité globale. Nos marchés reprennent progressivement, nos clients passent de nouveau des commandes… Nos efforts en Europe et dans le grand export commencent à porter leurs fruits. Le projet aux Etats-Unis et celui en Chine vont aussi contribuer à ce redémarrage.