Boursier.com : Pouvez-vous nous en dire plus sur l’accord que vous venez de signer avec Lonza ?
M.L-B. : Lonza est le leader mondial de la fabrication de médicaments biotechnologiques. Il nous a confié la modification et l’amélioration d’une lignée de cellules qui constitue son outil de production principal. Nous allons travailler de sorte que les rendements de cette lignée soit renforcée.
Boursier.com : Quelle est la taille du marché ?
M.L-B. : De façon générale, le marché de la sous-traitance de production de médicaments biotechnologiques est de 2 Milliards de Dollars par an.
Boursier.com : Quelles sont les conditions financières du » deal » avec Lonza ?
M.L-B. : Les conditions sont particulièrement attractives pour Cellectis Bioresearch. Nous sommes payés pour réaliser les travaux, autrement dit les frais de R&D sont couverts par le partenaire. Nous allons modifier un gène dans une cellule, grâce à une de nos méganucléases et nous sommes éligibles à des paiements s’élevant à plusieurs dizaines de Millions d’Euros, chaque fois que la cellule sera utilisée pour créer un médicament pour un tiers. Nous recevrons aussi un paiement, médicament par médicament, à chaque passage d’une étape technique et réglementaire, sachant que Lonza dispose d’une porte de sortie, avec un paiement unique de 5 Millions de Livres, à sa convenance. L’intérêt pour nous est d’entrer dans une relation de long terme avec Lonza et de travailler sur plusieurs gènes, sachant que les cibles possibles d’un point de vue génomique, sont quasi infinies.
Boursier.com : Quels sont les revenus potentiels pour Cellectis ?
M.L-B. : Ce sont des revenus potentiels de quelques Millions d’Euros sur une base annuelle, sachant que Lonza a la possibilité d’exercer son option de 5 M£ sur cette molécule. Pour illustrer l’enjeu, sachez que Cellectis en a produit 100 différentes l’an passé.
Boursier.com : Cela veut-il dire que vous avez des perspectives importantes pour d’autres applications, avec Lonza ?
M.L-B. : Absolument, sachant aussi que l’accord est non exclusif. Nous pouvons donc » revendre » les applications de cette méganucléase précise à d’autres sociétés.
Boursier.com : En l’occurrence, avez-vous des pistes ?
M.L-B. : Nous avons de nombreuses discussions. C’est un marché qui est par essence très conservateur, parce qu’en biotechnologie, un produit est défini par son procédé de fabrication et lorsqu’on le change, nécessairement, il faut redonner des gages de sécurité. Mais il se trouve que lorsque le leader mondial bouge, les autres acteurs suivent…