Boursier.com : Les opérations de fusions-acquisitions semblent repartir depuis quelques temps…
M.T : C’est exact. On a observé beaucoup d’opérations depuis la rentrée 2009. Il y a d’ailleurs un récent sondage réalisé par Ernst & Young qui montre qu’environ un tiers des grands patrons interrogés dans le monde envisagent de précéder à une acquisition au cours des 12 prochains mois. On est assez d’accord avec ce sondage car on est quand même dans un contexte de sortie de crise et clairement ce sont des bons moments pour réaliser ce type d’opérations.
Boursier.com : Dans quels secteurs vont-se passer ces opérations de M&A selon vous ?
M.T : Pour le moment les opérations ont lieu dans de nombreux secteurs. Mais c’est vrai que dans la pharmacie, les choses bougent beaucoup. Sanofi-Aventis, après avoir déjà réalisé beaucoup d’opérations de croissance externe en 2009, va poursuivre sur cette voie. Plus généralement, dans l’industrie pharmaceutique, un grand nombre d’acteurs disposent de beaucoup de moyens, génèrent des cash-flows importants et ont besoin de trouver de nouveaux relais de croissance. Et ils les trouveront en réalisant de la croissance externe.
Boursier.com : Y-a-t-il d’autres secteurs à surveiller ?
M.T : La distribution peut-être regardé de près. Il y a pas mal d’acteurs susceptibles de se regrouper pour obtenir des effets volumes et réaliser des économies sur leurs achats. Il ne faut pas non plus oublier les rachats de minoritaires avec des sociétés qui ne trouvent plus beaucoup d’intérêts à être côté en bourse.
Boursier.com : Plus généralement, quelle est votre vision sur les marchés après la récente période de consolidation ? La plupart des gérants tablaient en début d’année sur une hausse d’environ 10% du CAC 40 en 2010.
M.T : Je crois que beaucoup d’investisseurs fondaient leurs prévisions sur des bases microéconomiques avec de bons résultats de sociétés qui bénéficient d’un effet de base favorable. Et il y a eu ces problèmes d’endettement public des pays d’Europe du Sud qui sont intervenus. Je ne pense pas néanmoins que cela altère le mouvement de hausse des marchés. Il s’agissait simplement de prises de bénéfices qui étaient peut-être utiles après la forte hausse des derniers mois. Chez Tocqueville, nous pensons que le CAC 40 va retrouver la barre des 4.000 points d’ici quelques semaines.