Boursier.com : L’exercice 2010 a finalement été assez difficile pour votre société…
N.B. : L’exercice 2010 s’est avéré pour le moins compliqué pour de multiples raisons. Des causes externes mais aussi internes expliquent ce millésime difficile. Le marché des produits électroniques a tout d’abord été tendu en 2010. A l’exception des gros acteurs, toutes les entreprises ont été prises en ciseau par des hausses de coûts pour des causes de pénuries de composants, notamment dans le domaine de la téléphonie et tablettes, et par une pression sur les prix dans la grande distribution. L’impact a donc été assez fort sur nos marges, surtout en Europe. Quant aux problèmes internes, il faut se rappeler que nous avons très fortement grandi au cours des dix dernières années, surtout avec l’arrivée de nouveaux produits tels que les disques durs multimédias, où il a fallu développer du marketing, un service technique, un service SAV qui n’existaient pas dans la mémoire auparavant. Nos charges sont donc devenues trop lourdes avec des prix en baisse. Cela explique les pertes estimées pour l’exercice 2010. Il faut tout de même signaler que nos fonds propres restent positifs et que nos partenaires financiers nous ont maintenu leur soutien durant la crise. A ce jour, nous avons près de 7 ME de disponibilités et de lignes de crédit non utilisées, preuve que nous maîtrisons notre trésorerie.
Boursier.com : Pour faire face à ce contexte, vous annoncez un « plan de revitalisation »….
N.B. : Le plan de « revitalisation » doit permettre de gagner en réactivité et de réduire les couts fixes. Nous allons donc revenir aux fondamentaux de qualité de Dane-Elec Memory afin de retrouver une société légère, réactive et efficace. Plusieurs mesures ont été prises dans ce sens et notamment une réduction des effectifs au siège et dans les filiales. A terme, la société doit pouvoir fonctionner avec 150 collaborateurs contre 230 aujourd’hui.
Boursier.com : Quels sont vos objectifs pour l’exercice 2011 ?
N.B. : En termes de chiffre d’affaires, étant donné la volonté stratégique de réduire le catalogue, les ventes devraient s’établir autour de 130 Millions d’euros. 2011 sera une année coupée en deux au niveau des résultats dans la mesure où nous allons entrer de plein front dans la mise en oeuvre de notre plan au premier semestre. Mais grâce aux économies réalisées, nous visons un retour aux bénéfices sur la deuxième partie d’exercice. Ces prévisions ne tiennent pas compte des coûts de restructuration que nous aurons encore à supporter en 2011 mais dont la majeure partie a déjà été provisionnées.
Boursier.com : Serez-vous affecté par la situation au Japon ?
N.B. : Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact. Mais pour le secteur électronique, le Japon est très important. Il fait partie des premières puissances industrielles mondiales même si la Chine et la Corée sont aussi importants pour notre secteur. Même si le Japon remet ses usines en marche, on aura toujours un problème de logistique, d’arrivée de produits à l’intérieur des usines et pour les produits en partance.