Boursier.com : Arkema affiche un premier trimestre solide avec un retour du taux d’EBITDA à un niveau similaire à celui d’avant crise, qui semble loin…
T. L H. : Oui, nous sommes revenus à des niveaux de rentabilité proches de ceux d’avant crise, malgré un chiffre d’affaire qui, tout en étant en hausse, n’est pas tout à fait du niveau d’avant crise, ce qui veut dire que tous les efforts que nous avons effectués sur les coûts portent leurs fruits. Mais nous sommes satisfaits de ce premier trimestre, d’autant plus que le deuxième trimestre devrait être encore meilleur.
Boursier.com : Le chiffre d’affaires trimestriel progresse de 20% mais vous dites que vous pouvez faire encore mieux ?
T. L H. : Oui, parce qu’en fait nous sommes en dessous des niveaux d’activité d’avant crise. Il s’agit d’une forte hausse, mais par rapport au premier trimestre 2009 qui était une période de crise économique mondiale. Il y a encore des métiers sur lesquels nous pouvons faire mieux. Le fait d’être au même niveau de résultat qu’avant crise, mais avec un chiffre d’affaires inférieur est prometteur pour Arkema.
Boursier.com : En termes géographiques, on remarque que l’Asie a tiré vos volumes vers le haut…
T. L H. : L’Asie progresse de 35%, mais aussi les Etats-Unis où nous avons fait une grosse acquisition l’an passé de l’ordre de 6% du chiffre d’affaires du groupe. Et nous l’avons réalisée à un moment où l’activité était en difficulté, or on s’aperçoit, depuis le début de l’année que l’économie américaine est de meilleure tenue.
Boursier.com : Quand on observe l’effet prix au premier trimestre, on observe une baisse de 4%, d’où provient-elle ?
T. L H. : C’est l’ensemble des vinyliques qui tire les prix à la baisse. Ce pôle représente 20% de notre activité. Mais pour les deux autres ensembles, nous n’avons pas rencontré de difficultés, et l’effet prix y est positif. Donc notre seul retard concerne cette partie vinylique, mais je dirais que pour l’essentiel, l’effet prix est positif. Nous sommes très confiants dans notre capacité à répercuter la hausse des matières premières dans nos prix avec, donc, une traduction positive sur nos résultats.
Boursier.com : Justement, ces difficultés sur le segments Vinylliques s’expliquent comment ?
T. L H. : Elles sont un peu historiques, nous avions un retard de compétitivité au moment de la création d’Arkema en 2005. retard que nous avons progressivement résorbé, mais il y a encore du travail à faire. Et les vinylique dépendent aussi du marché de la construction en Europe, marché toujours assez atone pour l’instant. Nous avons là un potentiel d’amélioration des résultats lorsque le métier de la construction en Europe progressera à nouveau.
Boursier.com : Pour le reste de l’exercice 2010, vous restez très prudents, en dépit de cet excellent premier trimestre. Craignez-vous l’hypothèse d’une rechute de vos marchés ?
T. L H. : Non, nous sommes très confiants sur notre capacité à augmenter significativement notre résultat, en revanche, nous restons vigilant sur le contexte macro économique qui reste volatil comme l’a prouvée la crise grecque. Je crois qu’il faut rester vigilant, continuer à travailler sur les coûts, sur la gestion de Trésorerie, maintenir un endettement bas. C’est mon rôle de chef d’entreprise dans une telle conjoncture.
Boursier.com : Vous ne faites pas de perspectives chiffrées…
T. L H. : Nous en faisons rarement à ce moment de l’année, mais nous expliquons toutefois que le deuxième trimestre sera encore meilleur que le premier. Nous avons toutefois renforcé qualitativement notre vision sur l’année, en passant de » résultats en hausse » à » résultats très sensiblement en hausse « .
Boursier.com : Un mot sur les réductions de coûts, sur lesquelles vous avez fait porter vos efforts, où en etes-vous aujourd’hui ?
T. L H. : Nous aurons réalisé, en fin d’année, 600 Millions d’Euros de gain par rapport à notre point de départ de 2005, donc c’est très important et représente 10% de notre chiffre d’affaires. Nous sommes en ligne avec ce que nous avions indiqué au marché et en interne à l’ensemble de nos équipes. C’était nécessaire de le faire car nous avions un retard historique de compétitivité. Nous nous rapprochons aujourd’hui des meilleurs.