Le groupe Etablissements Gantois n’aura finalement pas réussi à éviter un passage par la procédure collective pour résoudre ses problèmes financiers. La société vosgienne a demandé et obtenu du Tribunal de Commerce d’Epinal son placement en redressement Judiciaire. La période d’observation, démarrée le 6 octobre, a été fixée à 6 mois. L’objectif du management est toujours l’adossement, et cette procédure collective « doit permettre de faciliter la reprise » du groupe. La cotation de la société restera suspendue pendant cette période. « L’ouverture de cette procédure va permettre de geler les dettes, elle sera mise à profit par le groupe pour poursuivre son plan de retournement en cours et trouver un investisseur industriel », conclut la direction.
Il y a une quinzaine de jours, l’entreprise avait rendu public le compte-rendu que le conseil d’administration a fait à l’assemblée générale du 30 septembre. Il y indiquait notamment que le chiffre d’affaires consolidé du 1er semestre s’affichait en retrait de -12% en glissement annuel, et que les conditions économiques sont toujours très difficiles pour la société. Les efforts se sont poursuivis sur le 1er semestre, aboutissant à une nouvelle réduction des stocks de 0,8 ME en dépit de la hausse des matières premières, avec pour objectif un nouvel abaissement de 1 ME sur le semestre en cours. Cependant, ce 1er semestre s’est soldé par une perte d’exploitation de -4,8 ME sur 21,9 ME de revenus. Le résultat net est cependant positif de 13,20 ME par le jeu comptable des abandons de créances notamment.
La dette a été sévèrement apurée, pour revenir au 30 juin à 5,3 ME, grâce à un versement par l’entreprise et son actionnaire de référence de 5,2 ME. Les capitaux propres sont remontés dans le même temps à 8,46 ME. « Cet apurement de la dette devait permettre à la société d’envisager son refinancement dans des conditions normales », écrivait alors le conseil, qui ajoutait cependant que les facteurs exogènes, en dépit des efforts, n’avaient toujours pas permis de restaurer la rentabilité d’exploitation, ce qui nécessite un recentrage plus profond, et explique la volonté de l’entreprise de chercher à s’adosser. Mais la cession d’un actif immobilier important n’avait toujours pas pu se réaliser en septembre, si bien que « la société est susceptible de rencontrer des problèmes critiques de trésorerie », ce qui avait déclenché la procédure d’alerte par les commissaires aux comptes, et qui aboutit aujourd’hui au redressement judiciaire.
L’actionnaire majoritaire avait refusé de remettre des fonds, compte-tenu des difficultés persistantes de l’entreprise. Fin septembre, le groupe faisait état de 8 investisseurs ayant manifesté un intérêt pour le groupe dans son ensemble, et 4 industriels pour des activités sectorielles, mais aucune n’avait abouti suffisamment tôt pour éviter la procédure collective.