Goldman Sachs dévisse de 13% désormais à 160$ sur le Nyse dans un volume très épais. La SEC (Securities & Exchange Commission), gendarme boursier américain, accuse en effet le tentaculaire géant new-yorkais de la banque d’affaires d’avoir trompé les investisseurs en ne divulguant pas des conflits d’intérêts relatifs à certains produits complexes commercialisés début 2007. La SEC a donc annoncé ce jour avec fracas des accusations de fraude civile à l’encontre de Goldman et de l’un de ses vice-présidents.
Goldman Sachs aurait, selon les dires de l’agence, commercialisé des produits financiers complexes sur le marché « subprime mortgage », sans communiquer aux investisseurs à propos du fait qu’un fonds alternatif pariait dans le même temps contre ces titres.
La SEC explique que Goldman Sachs a structuré et commercialisé un produit CDO (collateralized-debt obligation) suivant la performance d’actifs mortgage-backed securities sur le marché subprime. Le CDO a été commercialisé début 2007, au moment des premiers signes de faiblesse de l’immobilier résidentiel US. Selon la SEC, Goldman n’aurait pas signalé aux investisseurs des informations cruciales sur le CDO, en particulier la prise de position vendeuse d’un fonds alternatif, fonds qui jouait dans le même temps un rôle dans le processus de sélection du portefeuille. L’important « hedge fund », Paulson & Co. Inc., aurait donc eu selon la SEC des intérêts directement inverses de ceux du produit financier de Goldman Sachs, tout en jouant « un rôle significatif » dans la sélection du portefeuille.
« Le produit était nouveau et complexe, mais la tromperie et les conflits sont vieux et simples », juge Robert Khuzami de la Division of Enforcement…
« Goldman a autorisé à tort un client qui pariait contre le marché mortgage à influencer lourdement la sélection des titres mortgage à inclure dans un portefeuille d’investissement, tout en expliquant aux autres investisseurs que les titres securities étaient sélectionnés par un tiers indépendant et objectif », déplore Khuzami.
La plainte de la SEC contre Goldman entre dans le cadre des enquêtes plus générales de l’autorité de marché concernant les pratiques des banques d’investissements et d’autres firmes sur des produits financiers complexes liés au marché immobilier US, avant son effondrement.
Selon Goldman Sachs ce vendredi, les accusations de la SEC « sont complètement infondées légalement et d’un point de vue factuel, et nous les contesteront vigoureusement et défendront la firme et sa réputation ».