Fusion. Le paysage de la distribution s’est figé depuis plusieurs années sur le marché français. La fusion difficile entre Promodès et Carrefour a refroidi les ardeurs tandis que les pouvoirs publics entendent maintenir une saine concurrence entre plusieurs poids lourds. La situation de Guyenne Gascogne est pourtant assez étrange. Dans tout le quart Sud-Ouest de l’hexagone, Carrefour n’est pas maitre de ses hypermarchés dont il doit partager le contrôle avec la société de la famille Beau. Dans cette configuration se trouve d’ailleurs le plus grand hypermarché de France situé près de Toulouse. En retour, Guyenne Gascogne détient une participation minoritaire de 8% dans la filiale espagnole de Carrefour.
Spéculation. La société exerce également son métier en direct avec des magasins situés dans les villes moyennes de Sud-Ouest. Elle dispose de sa propre logistique pour l’alimentaire mais elle passe par Carrefour pour tout le reste. On voit donc que les relations entre la société familiale et le poids lourd français du secteur sont très imbriquées. Il serait assez logique que Carrefour fasse l’acquisition de cette entreprise comme le distributeur l’a déjà fait avec certains de ses partenaires. La famille fondatrice de Guyenne Gascogne ne détient que 21% des actions tandis qu’un fonds américain pointe juste derrière à 20% du tour de table. D’autres détenteurs d’une part significative du capital sont prêts à apporter leur bloc au plus offrant comme Tocqueville Finance.
Chiffres. Cet aspect spéculatif est un vieux serpent de mer de la cote parisienne. Au-delà de ce profil, les magasins détenus en propre par Guyenne Gascogne affichent une bonne résistance dans le contexte actuel. Hors carburants, les ventes sur 9 mois ressortent en hausse de 4% bénéficiant du dynamisme des supermarchés transformés en Carrefour Market. Alors que l’action de la société dirigée par Bertrand de Montesquiou est à la peine sur les dernières semaines, on peut renforcer la position à bon compte. Carrefour ou Casino ayant récemment repris du poil de la bête sur le marché parisien, le titre Guyenne Gascogne pourrait bientôt leur emboiter le pas.