Avec la crise sanitaire, les perspectives et les projets d’achat se sont envolés. Comme en témoigne la hausse du volume de recherche sur le site PAP. Avec plus de 34 % de recherches supplémentaires en 2020 par rapport à 2019. Une hausse jamais enregistrée d’une année sur l’autre avec des chiffres qui continuent d’augmenter en 2021. Si le volume de recherche a fortement évolué, les critères ont aussi été modifiés, avec des recherches beaucoup plus souvent tournées vers la qualité de vie.
La maison individuelle plutôt que l’appartement
Une étude menée par PAP montre que 66,7 % des recherches se concentrent aujourd’hui sur les maisons plutôt que sur les appartements. En amont de la crise sanitaire, ce taux était bien plus bas : à hauteur de 57 %. Il est aussi important de noter que ce pourcentage ne fait qu’augmenter, mois après mois. En cause, l’incertitude qui se prolonge autour des questions sanitaires. Les confinements successifs incitent aussi les français à revoir leurs critères essentiels pour l’achat.
Ainsi, le jardin est devenu l’atout numéro 1 et un des critères de recherche les plus importants pour les français. Autre fait marquant, les recherches s’orientent moins vers des régions comme l’Ile de France. Près d’un francilien sur 4 souhaiterait d’ailleurs quitter la région. Au profit de régions comme la Bourgogne ou encore la Normandie, qui enregistre la plus forte progression en terme de nombre de recherches. Des régions dont le parc immobilier est souvent plus axé sur les maisons individuelles que les appartements.
Les analyses révèlent également que les départements de l’Ain, du Pas de Calais ou de l’Isère ont connu des progressions de recherche supérieures à 150 % sur le mois d’août 2020. D’autres départements limitrophes de grandes villes comme Bordeaux ou Lyon ont eux aussi connu une forte hausse du nombre de recherches. C’est typiquement le cas pour le département des Landes ou la Savoie.
Une volonté affichée de retourner vers les villes moyennes
Les villes moyennes semblent aujourd’hui retrouver la côte. Selon une étude de Seloger, près de 48 % des recherches se concentrent aujourd’hui sur des villes de moins de 20 000 habitants. A titre de comparaison, c’est trois fois plus qu’en mai 2020, date à laquelle ces recherches ne représentaient que 16 % des volumes totaux.
La tendance aux grands espaces et à la verdure semble donc refaire surface. Dans le détail, ils sont près de 33 % à orienter les recherches dans des villes de 2 000 à 20 000 habitants. Environ 15 % des aspirants acquéreurs se tournent quant à eux vers les communes de moins de 2 000 habitants. C’est près de 4 fois plus que ce qui était observé en mai 2020, pendant le premier confinement.
Le télétravail : un véritable “game-changer” ?
Le recours massif au télétravail était annoncé comme un changement de paradigme, capable de modifier en profondeur le marché de l’immobilier. Un changement qui ne nécessiterait plus pour les acquéreurs de se trouver au coeur des grandes métropoles pour continuer à travailler et à évoluer professionnellement. En réalité, le télétravail n’a pour l’heure que peu d’impact sur le marché immobilier.
En effet, ce mode de travail semble aujourd’hui plus subi que véritablement accepté par un grand nombre d’entreprises. Si le déploiement a été rapide, l’acceptation et la généralisation prendra vraisemblablement plus de temps. A la fois pour les salariés mais aussi pour les entreprises. A plus long terme, nous estimons néanmoins que le télétravail pourrait avoir un vrai impact sur le marché et la manière d‘investir dans l’immobilier. Avec pourquoi pas une baisse des prix dans les grandes villes au profit des villes moyennes ?
Quid des achats ?
Si les critères de recherche semblent évoluer, ils ne disent pas tout du marché immobilier et des ventes. Bien que les baromètres semblent montrer une certaine forme de réticence à l’idée de rester dans les grandes villes, la hausse constante des prix pour l’ensemble des métropoles de plus de 100 000 habitants tend à infirmer cette tendance.
Pour certains observateurs, si les critères de recherche sont différents, les habitudes d’achat n’ont pas encore été modifiées en profondeur. En d’autres termes, si beaucoup de ménages ont cherché des biens en campagne avec un jardin, ils sont finalement peu à avoir réellement franchi le pas. Il semblerait donc que les critères de recherche ne constituent pas un paramètre décisif pour sonder le marché immobilier. Du moins sur le court terme. Le basculement sur le marché pourrait se marquer et nécessiter un horizon de temps plus long. Nul ne doute que le télétravail et la crise sanitaire que nous traverserons auront leur mot à dire sur le marché immobilier de demain et d’après-demain. Un marché et des demandes qui pourraient aussi être bouleversées par une possible augmentation des taux d’intérêt ou un resserrement des conditions d’accès à un crédit immobilier.