Crise… ou pas ? Le secteur des jeux videos, en crise ? Il est frappant de voir à quel point les medias, tous réunis, font un raccourci extrêmement rapide entre la crise économique globale et un secteur jusque là bien portant, et qui subit une violente chute… pourtant pilotée par toute l’industrie elle-même ! Si, de toutes part, des constructeurs de machines jusqu’aux éditeurs, les chiffres d’affaires s’effondrent, c’est qu’il faut rappeler que, d’une part le début de l’année civile 2008 était un cru d’exception (jusqu’à très récemment encore, certains des ‘hits’ de l’an dernier trustaient encore le haut des ventes !), et d’autre part, la plupart des éditeurs ont repoussé au 2ème semestre civil leurs lancements… La raison en est simple : en fin d’année, morosité économique oblige, seuls les meilleurs tireront leur épingle du jeu. Dès lors, les éditeurs concentrent leurs efforts pour être parfaitement au point sur la fin d’année, plutôt que de se précipiter avant. Car, si en fin d’année le marché est extrêmement concurrentiel, le gâteau à se partager est énorme !…
Bon point. Forcément, pour un secteur réputé quasi-défensif, voir de gros intervenants annoncer une baisse de quasi-moitié de leur chiffre d’affaires a de quoi interloquer… Il est indéniable que d’une manière générale, les chiffres ont été décevants ces derniers mois et il est logique d’extrapôler ceci en estimant que le 2ème semestre risque de ne pas être aussi bon que prévu. Le cas d’Innelec Multimedia est dans cette mouvance, on rappelera aussi que le groupe, en tant que grossiste et distributeur, n’est pas tributaire comme un éditeur d’un ou plusieurs succès en particulier, mais du marché dans son ensemble. Plutôt un bon point à l’heure de retenir un acteur particulier dans le secteur…
A bon compte ? Si des incertitudes sur la fin de l’année sont bien présentes, la prime de risque de la valeur paraît quelque peu excessive… Si on imagine un 2ème semestre réussi et que le groupe vient à maintenir son taux de rendement actuel, le dossier ressort sur une valorisation inférieuse à 20 ME, pour un rendement de plus de 8,5% ! En intégrant une hypothèse de déceptions, le dossier ne devrait toutefois pas sortir de la liste des valeurs de rendement de la cote. Une donnée à garder en tête, même s’il convient de souligner que la société sera à terme confrontée à la problématique de la dématérialisation de son coeur de métier, qui permet d’ores et déjà aux éditeurs de se mettre en relation commerciale avec les clients en minimisant les intermédiaires. Un schéma encore lointain… D’ici là, le ‘newsflow’ sectoriel très négatif devrait pouvoir permettre de se renforcer à bon compte sur tout accès de faiblesse.