« Celui qui a suivi les conseils des analystes de Wall Street en mars dernier n’a engrangé que des pertes après le plus fort rebond des marchés des 7 dernières décennies ». Le constat est signé Bloomberg, après examen synthétique des recommandations de plusieurs grands courtiers. « Citigroup, Bank of America et plus d’une douzaine d’autres firmes ont dit à leurs clients d’acheter des producteurs d’énergie européens et des laboratoires pharmaceutiques américains, tout en conseillant de vendre les banques et les distributeurs », poursuit Bloomberg, qui ajoute qu’un investisseur ayant investi 10.000 Dollars au début du rebond après les planchers du 9 mars sur cette stratégie aurait tout perdu et devrait trouver 6.000 Dollars pour couvrir ses mouvements de vente sur les titres qui ont flambé.
Bloomberg ne tire pas pour autant à boulets rouges sur les courtiers. « Les recommandations n’ont pas fonctionné parce que les entreprises avec les pires résultats ont emmené le rebond de 46% de l’indice S&P500 depuis son plus bas de 12 ans », indique l’agence, qui cite le gérant Romain Boscher de Groupama AM quand il explique que « les analystes sont attachés aux fondamentaux » alors qu’il s’agissait d’un rebond « technique » qui faisait appel à l’affectif plus qu’au rationnel. « Les analystes étaient trop défensifs. Il y avait un point d’inflexion et ils ne l’ont pas vu », explique le gérant. Mais les bureaux d’études n’ont pas raté le coche tous seuls. Yves Maillot, de Robeco, reconnaît que les analystes étaient trop conservateurs, mais qu’ils « n’ont pas été les seuls » et que « beaucoup d’investisseurs sont aussi passés à côté ».