Amsterdam : Amdax veut coter une « Bitcoin Treasury » à Euronext

Amdax, prestataire crypto basé à Amsterdam, prépare le lancement d’une société de trésorerie Bitcoin destinée à être cotée à Euronext Amsterdam.

Le véhicule, baptisé AMBTS (Amsterdam Bitcoin Treasury Strategy), vise une stratégie simple : accumuler du bitcoin sur la durée à travers plusieurs étapes de financement.

Dans un marché encore volatile, l’objectif est ambitieux : gravir rapidement les échelons de l’institutionnel européen en offrant une exposition réglementée et facilement investissable.

Le timing n’est pas anodin : la demande progresse, les canaux d’accès se normalisent, et la comparaison de capitalisations place désormais le bitcoin parmi les actifs majeurs. Reste à convertir l’intérêt en flux durables et à convaincre sur la gouvernance.

Les faits et la feuille de route

Amdax annonce la création d’AMBTS, une structure dédiée à l’accumulation de BTC et pensée pour la cotation. À court terme, la priorité porte sur un tour de financement privé afin d’amorcer l’allocation initiale.

À moyen terme, la société vise une IPO à Euronext Amsterdam, avec une mécanique d’augmentations de capital successives pour étoffer le stock de bitcoin.

« Le moment est venu d’établir une société de trésorerie Bitcoin avec l’ambition d’obtenir une cotation à Amsterdam », résume la direction d’Amdax. Au cœur du pitch : une ambition chiffrée qui est d’atteindre au moins 1 % de l’offre totale de BTC sur le long terme.

Cette cible, très élevée, suppose un accès récurrent aux marchés de capitaux et une discipline d’exécution. Concrètement, AMBTS veut jouer le rôle d’un trésor de réserve pour investisseurs européens, avec un actif transparent, ségrégué, et une valorisation lisible par action.

Le contexte macro renforce le récit : la progression du BTC cette année et l’élargissement des canaux institutionnels rendent l’histoire investissable. En Europe, la lisibilité offerte par MiCA crédibilise ce type de véhicule.

Reste un point clé : bâtir une gouvernance solide et un reporting compatible avec les standards de la cote.

Pourquoi c’est structurant pour l’Europe

D’abord, AMBTS donne un pont clair entre finance traditionnelle et bitcoin. Pour des acteurs soumis à des mandats stricts fonds, assureurs, trésoreries d’entreprises une action cotée peut s’insérer plus facilement qu’un wallet auto-hébergé.

Ensuite, la valorisation par action, la révision périodique de la valeur nette et une auditabilité robuste rendent l’exposition comptable et réconciliable avec les référentiels internes. De plus, l’Europe dispose avec Euronext d’une vitrine crédible pour les produits d’exposition au BTC.

Un listing Amsterdam ouvre naturellement les portes de Paris, Bruxelles, Dublin ou Milan via les réseaux du groupe, et facilite la distribution paneuropéenne.

Pour les investisseurs, l’intérêt tient aussi à la simplicité : ticket d’entrée action, conservation chez un custodian qualifié, et liquidité de marché réglementée.

Enfin, le narratif “trésorerie Bitcoin” parle aux comités d’investissement. L’actif devient un réservoir de valeur transparent, comparable à une trésorerie or listée. Cela normalise la présence de BTC en portefeuille, tout en laissant le stock-picking d’altcoins aux stratégies satellites.

Au total, AMBTS agit comme catalyseur d’adoption pour les institutionnels européens. Condition toutefois : une charpente de risques claire (volatilité, change, décote/premium).

Risques, exécution et points de vigilance

Le cap de 1 % d’offre est ambitieux : il exige des levées répétées et une exécution sans faute.

Volatilité : un choc de marché peut creuser l’écart entre la valeur du BTC et le cours de l’action (décote/premium).

Liquidité : l’équilibre entre sorties/entrées devra préserver la stabilité du véhicule.

Coûts : garde, assurance, conformité, audits. Ils éroderont la performance si mal maîtrisés.

Réglementation : le cadre MiCA clarifie, mais n’annule pas les obligations de transparence, ni les contrôles sur la gouvernance.

Opérationnel : la sécurité de la garde et la segmentation des clés restent non négociables.

Marché : si les mégacaps tech rebondissent vigoureusement, la comparaison de capitalisation redeviendra moins favorable au BTC, pesant sur la demande marginale.

Communication : il faudra calibrer la promesse. Discipline d’achats, neutralité de pilotage, transparence des écarts par rapport à l’actif sous-jacent.

En bref, l’histoire séduit, mais l’exécution fera foi.

Conclusion

Avec AMBTS, Amdax tente d’installer en Europe une trésorerie Bitcoin cotée, pensée pour les mandats institutionnels. L’ambition de long terme (viser 1 % de l’offre) interpelle. Et peut accélérer l’institutionnalisation du BTC si la gouvernance et la liquidité suivent.

Le signal est clair : la cotation devient un outil d’adoption, et Amsterdam veut s’en faire la plateforme.

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Source :

• Reuters

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