La Banque centrale russe envisage de tokeniser les actions russes, uniquement à destination des investisseurs étrangers.
La mise en œuvre dépendra des partenaires étrangers qui seront prêts à émettre des versions tokenisées des actions russes, en dépit des sanctions de l’Union Européenne et des États-Unis.
Une stratégie pour contourner les sanctions
La banque centrale russe a déclaré dans un communiqué récent qu’elle envisage d’autoriser la tokenisation des actions des entreprises nationales afin de les rendre accessibles aux investisseurs étrangers.
Par conséquent, cette mesure pourrait ouvrir une nouvelle voie pour les entrées de capitaux, sans dépendre des infrastructures sous sanctions.
Selon les informations rapportées jeudi 9 octobre par le média local TASS, le premier vice-gouverneur de la Banque de Russie, Vladimir Chistyukhin, a déclaré aux journalistes lors du forum Finopolis 2025 que la tokenisation des actions russes pour le commerce international constitue « une option envisageable ». Toutefois, il ajoute que cette initiative dépendrait en grande partie de la volonté des partenaires étrangers de créer et d’exploiter des versions tokenisées des actifs russes à l’étranger.
« Oui, c’est une option viable. Mais dans ce domaine, les partenaires étrangers jouent un rôle très important puisque ils devront être prêts à tokeniser les actifs russes afin de procéder à leur achat et à leur vente à l’étranger », a déclaré Chistyukhin.
Le commentaire de Chistyukhin sur les partenaires étrangers reflète la réalité des réglementations américaines et européennes. En effet, ils imposent actuellement des sanctions à la Fédération de Russie et interdisent aux citoyens de ces régions d’acheter des actions ou des obligations russes.
Ainsi, le Bureau américain de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) interdit aux ressortissants américains d’acheter des actions ou des obligations émises par des entités de la Fédération de Russie en vertu de plusieurs décrets.
De même, le Conseil de l’Union européenne interdit les transactions sur les valeurs mobilières émises après le 12 avril 2022 par des entités russes contrôlées par l’État.
Une approche qui rappelle la volonté de Bruxelles de bannir le stablecoin A5A7 adossé au rouble russe et accusé de contourner les sanctions.
La Bourse de Moscou va miser sur les indices crypto
Selon le média économique local RBC, le projet de tokenisation s’appuie sur une proposition antérieure du président de la Bourse de Moscou, Sergey Shvetsov, qui déclare que la bourse peut permettre aux investisseurs mondiaux d’accéder aux actifs russes tout en contournant les intermédiaires ou les systèmes touchés par les sanctions occidentales.
À présent, l’indice russe IMOEX, qui suit les 50 actions russes les plus importantes et les plus « liquides » de la Bourse de Moscou, a baissé d’environ 34 % depuis début 2022 et oscille constamment autour des niveaux observés pour la dernière fois en avril 2022.
Parallèlement, la Bourse de Moscou renforce son implication dans les cryptomonnaies et prévoit le lancement de 10 nouveaux indices dédiés aux crypto parmi lesquels un ETF spot Bitcoin et Ethereum.
Ils viendront s’ajouter à son indice Bitcoin existant (calculé une fois par jour à partir des données sur les contrats à terme perpétuels BTC/USDT et les swaps de Binance, Bybit, OKX et Bitget) . D’ailleurs, cette évolution fait écho à la récente frénésie observée à Wall Street, où 5 nouveaux ETF crypto ont été déposés en une semaine.
Il a également ajouté que, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires, la bourse prévoit de lancer des contrats à terme trimestriels et perpétuels, ainsi que des options basées sur les dix nouveaux indices crypto.
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