Arthur Hayes, l’un des cofondateurs de BitMEX et figure de proue de l’écosystème crypto, a proposé une analyse qui interpelle décidément. Il concède que si la Fed veut bien remplir ses objectifs de contrôle de la courbe des a taux, une position, pour l’heure, défendue uniquement par Donald Trump, le Bitcoin pourrait s’envoler et atteindre, théoriquement, un niveau de 3,4 millions de dollars à l’horizon 2028.
Une hypothèse fondée sur 15 000 milliards de crédits
Effectivement, l’ancien président indique que les politiques de la Maison-Blanche Trump pourraient produire « plus de 15 000 milliards de dollars » de crédits supplémentaires, soit presque 50 % de la croissance anticipée au cours des trois prochaines années.
Un projet qualifié de nouveau Plan Marshall qui impose le contrôle strict des taux des obligations, comme dans l’histoire américaine et mondiale de la Seconde Guerre mondiale, lorsque la Fed avait bloqué les taux des bons du Trésor pour soutenir l’économie et l’industrie.

Dans un tel contexte, l’excès de liquidité circulerait rapidement dans l’ensemble du système économique et alimenterait naturellement les actifs financiers. Hayes estime alors que le Bitcoin, grâce à sa rareté et à sa nature décentralisée, profiterait directement de cette injection massive de capitaux.
Le Bitcoin, refuge face à la création monétaire
Pour Hayes, la trajectoire à long terme compte davantage que le chiffre précis. Il rappelle que le Bitcoin a toujours réagi de manière disproportionnée aux périodes d’expansion du crédit. « La direction est claire : plus la monnaie se déprécie, plus le Bitcoin s’impose comme valeur refuge », souligne-t-il dans son analyse.
Autrement dit, la question n’est pas de déterminer si l’actif atteindra précisément 3,4 millions de dollars, mais plutôt de saisir qu’il pourrait largement dépasser ses valeurs actuelles si la Réserve Fédérale décide d’impulser l’économie via l’émission monétaire.
Un pari politique autant qu’économique
Cependant, cette évaluation repose sur des hypothèses politiques encore aléatoires et il faudra s’assurer de l’emprise de Donald Trump à la Fed en étant en mesure de faire accepter aux marchés les conditions d’un tel plan de contrôle de la courbe des taux.
Plusieurs analystes n’oublient pas que cette même politique avait été expérimentée au début des années 1940, non sans crédit, mais aussi et surtout sans affaiblissement du dollar. D’autres pointent du doigt le risque d’un retour de l’inflation durable si la création monétaire échappe au contrôle.
Un scénario extrême, mais révélateur
En avançant un objectif audacieux, Arthur Hayes cherche notamment à sensibiliser les investisseurs à l’importance du cadre monétaire mondial dans la trajectoire du Bitcoin.
Dans un univers débordant de dettes, l’essentiel n’est pas l’exactitude des chiffres, mais la logique : de rares actifs décentralisés peuvent s’imposer comme les grands triomphateurs. Bien que certains le jugent exagéré, son scénario souligne une conviction largement partagée dans l’écosystème : les décisions politiques et budgétaires des États-Unis influenceront fortement l’évolution du Bitcoin dans un avenir proche.
Sources
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