Les frais de transaction sur Bitcoin ont fortement reflué ces derniers mois. La question ressurgit donc : à long terme, qui paiera la sécurité quand la subvention diminuera encore ? Les données récentes éclairent ce débat sensible.
Un marché des frais devenu intermittent
Galaxy Research observe une compression marquée de la pression sur les frais depuis fin 2024. En effet, la médiane quotidienne a chuté de plus de 80 %, tandis que des « blocs quasi gratuits » réapparaissent. Cette normalisation profite aux usagers, mais fragilise l’économie minière.
De plus, l’activité OP_RETURN a connu une phase d’euphorie, puis un reflux. Au pic Runes/Ordinals, ces transactions représentaient souvent 40 à 60 % du volume quotidien. Désormais, la part tourne plutôt autour de 20 %, signe d’un mempool moins tendu.
Enfin, la part de blocs non pleins a grimpé par moments vers 50 %. Autrement dit, l’espace de bloc n’est plus disputé de manière continue. Ce creux questionne la capacité des seuls usages monétaires à soutenir un plancher de frais durable.
Runes et Ordinals : relais durable ou feu de paille ?
Le lancement de Runes a montré la puissance d’un catalyseur natif Bitcoin. Durant la première semaine, ces transactions ont généré plus de 2 100 BTC de frais, soit environ 135 M$. L’effet a toutefois décliné rapidement, confirmant la cyclicité de la demande.
Runes et Ordinals prouvent ainsi qu’un contenu asset-natif peut, par vagues, restaurer des courbes de frais attractives. Cependant, l’histoire récente souligne un point clé : sans usages récurrents, la pression tarifaire retombe. Les tableaux Dune confirment cette dynamique en dents de scie.
don't overpay for blockspace
0.1 sat/vB is the new 1 sat/vB pic.twitter.com/X22UkfAmz7— mempool (@mempool) July 15, 2025
Le débat sur la programmabilité illustre la recherche d’un équilibre. D’un côté, la communauté veut préserver la frugalité de la couche 1. De l’autre, certains défendent des primitives comme OP_CAT pour élargir les cas d’usage de façon mesurée.
Pour le contexte technique et les enjeux, relire notre article récent sur OP_CAT et la programmabilité de Bitcoin. En complément, voir aussi la mise à jour de CoinDesk sur cette controverse.
Par ailleurs, comprendre ce que Runes optimise est utile. Le protocole vise une meilleure hygiène UTXO et une émission fongible plus simple sur Bitcoin lui-même. Pour une présentation pédagogique, consulter CoinMarketCap Academy.
Vers un plancher de frais diversifié
À long terme, la sécurité ne reposera pas sur un unique moteur. Trois piliers semblent nécessaires. D’abord, l’ancrage régulier de solutions L2 et de paquets de données utiles. Ensuite, des règlements de valeur prioritaires pour des transactions à haute importance.
Enfin, des vagues d’assets natifs lorsque l’innovation le justifie. Cette pluralité stabilise la courbe de frais sans saturer le réseau.
Dans ce cadre, des écosystèmes Bitcoin-first comme Hyper Bitcoin peuvent jouer un rôle d’appoint. Ils encouragent des flux prévisibles et l’ancrage par lots, tout en respectant la frugalité de la couche 1. L’objectif n’est pas de recréer une congestion permanente, mais de structurer une demande régulière compatible avec la résilience du protocole.
Sources
Cet article ne représente en aucun cas un conseil en investissement. Les informations fournies ici ne doivent pas être utilisées comme base pour prendre des décisions financières. Les investissements en crypto-monnaie comportent des risques et peuvent entraîner des pertes importantes. Il convient d’investir uniquement ce que vous pouvez vous permettre de perdre et d’effectuer vos propres recherches avant de prendre toute décision d’investissement.
