Depuis des années, les projecteurs restent braqués sur les États-Unis et l’Europe. Les analystes décortiquent chaque mouvement de la SEC et chaque annonce de Bruxelles. Pourtant, ailleurs, un autre scénario se joue. Dans des pays moins médiatisés, la crypto n’est pas une mode ni un produit d’investissement de niche : elle devient une bouée de sauvetage. Là se trouve le véritable moteur de l’adoption mondiale.
Quand la crypto devient indispensable
Prenons l’Argentine. Avec une inflation galopante, la monnaie nationale perd sa valeur presque d’une semaine à l’autre. Dans ce contexte, conserver ses économies en pesos n’a aucun sens. Beaucoup choisissent les stablecoins, non pour spéculer, mais pour payer le loyer ou faire les courses. Ici, la crypto rime avec survie.
En Afrique de l’Ouest, la dynamique est différente. Au Nigeria, les transferts d’argent coûtent cher et prennent une éternité par les voies classiques. Beaucoup ont fini par adopter les cryptos comme raccourci. Plus besoin de passer par une banque, les transactions se font en quelques instants et à moindre coût.
Aux Philippines, l’histoire prend encore une autre forme. Beaucoup ont découvert les cryptos par le jeu et les plateformes “play-to-earn”. Ce qui au départ relevait du divertissement est devenu une porte d’entrée vers l’univers des actifs numériques. Aujourd’hui, nombre de jeunes utilisent leurs gains pour acheter, épargner ou régler des factures. L’usage est devenu naturel, presque banal.
L’angle mort des marchés occidentaux
Pendant ce temps, en Occident, le débat reste centré sur les nouveaux ETF, la fiscalité et l’arrivée des investisseurs institutionnels. Ces sujets captent l’attention médiatique, mais ils occultent une réalité plus large : la majorité des nouveaux utilisateurs vient d’ailleurs.
Ainsi, l’adoption de masse ne se construit pas à Wall Street. Elle émerge dans les zones où la finance traditionnelle est inaccessible, trop coûteuse ou inefficace.
Les chiffres récents le confirment. L’Inde domine en tête du classement mondial d’adoption. Le Nigeria, le Vietnam ou encore la Thaïlande suivent de près. Ces pays ne sont pas de simples anecdotes. Ce phénomène n’a rien d’anecdotique.
Fermer les yeux sur cette réalité, c’est se priver d’un avantage stratégique. Les sociétés qui continuent de ne regarder que New York, Londres ou Paris passent à côté d’un vivier immense.
L’avenir se construit avec ces millions de nouveaux utilisateurs en quête de solutions mobiles, rapides et faciles à prendre en main. Les prochains leaders du secteur seront ceux qui auront compris cela, pas ceux qui restent bloqués dans les tours de verre de l’Occident.
Le centre de gravité s’est déplacé
Le futur de la crypto ne s’écrit pas à New York ou à Londres. Il se joue à Lagos, à Buenos Aires, à Manille. Dans ces villes, les cryptos ne sont pas un pari, mais un outil du quotidien. Les acteurs du secteur qui sauront l’admettre et adapter leurs services auront une longueur d’avance. Ceux qui persistent à regarder uniquement l’Occident risquent, tôt ou tard, de rater le véritable train en marche.
Sources : Cointelegraph
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