
Un compromis qui ravive les craintes autour de la surveillance
Un compromis trouvé par le Conseil de l’UE permet au texte de poursuivre son parcours institutionnel. Le projet avait fait réagir dès le début. Il envisageait un contrôle préalable des messages privés, y compris ceux qui transitent via des messageries chiffrées.
Concrètement, les plateformes devaient examiner le contenu avant transmission. Des chercheurs en sécurité ont aussitôt mis en garde contre cette méthode qu’ils considèrent dangereuse pour la solidité du chiffrement.
Le compromis adopté supprime cette obligation généralisée. Le scan devient officiellement « volontaire » pour les plateformes. Mais le cadre permettant aux entreprises d’activer cette surveillance reste en place. Et c’est précisément cette possibilité qui alerte les défenseurs des libertés numériques.
L’accord prévoit aussi la création d’un EU Centre chargé de coordonner la lutte contre les abus et de traiter les signalements. Les plateformes qui activeront la détection devront collaborer avec cette nouvelle entité. Pour les critiques, c’est un précédent inquiétant. Dès qu’un acteur active le scan, il normalise un modèle qui fragilise la confidentialité.
Le chiffrement fragilisé, les acteurs crypto sur leurs gardes
Dans l’univers crypto, la réaction est immédiate. Le chiffrement de bout en bout n’est pas seulement un outil, c’est un socle. Les wallets, les messageries sécurisées, les applications Web3 et de nombreux services reposent sur une confidentialité absolue des échanges.
L’idée qu’une messagerie puisse analyser les messages à la source est perçue comme un risque structurel. Même « volontaire », ce dispositif pourrait devenir un standard imposé par la pression politique ou médiatique. Pour les entreprises qui veulent éviter les polémiques, activer le scan pourrait devenir la voie la plus simple.
Les experts cités dans la communauté estiment que ce texte pourrait accélérer un mouvement déjà amorcé : le passage vers des solutions décentralisées. Les messageries Web3, les apps chiffrées décentralisées et les outils axés vie privée pourraient attirer ceux qui cherchent à éviter un Internet trop intrusif.
D’autres voix rappellent que toucher au chiffrement crée mécaniquement des vulnérabilités. Un système capable d’analyser des messages avant envoi devient une cible. Pour les hackers comme pour les acteurs malveillants, ces failles ouvertes par la loi pourraient devenir un terrain fertile. Les conséquences dépasseraient largement le cadre de la lutte contre les abus.
💥 "L’adoption finale est prévue pour 2026. Espérons que d’ici là, les voix qui portent fassent le choix de la liberté de parole et de la vie privée !"
🗣️ Le décryptage de @a_degalzain sur ce projet européen #ChatControl visant à scanner les messages privés sous prétexte de… pic.twitter.com/ixHsypoiSK
— Ligne Droite • La matinale de RC (@Ligne__Droite) November 27, 2025
Une Europe tiraillée entre protection et liberté numérique
Le débat est désormais relancé. Le Chat Control poursuit son chemin, mais rien n’est encore joué. Le Parlement européen devra se prononcer sur le texte final. Entre défense de la vie privée, sécurité des mineurs et pression politique, les prochains mois seront déterminants. Mais une chose est sûre : ce débat sur le chiffrement pourrait bien devenir l’un des dossiers les plus sensibles de l’année.
Sources : Cointelegraph
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