Le député national Éric Ciotti, à la tête de l’Union de la Droite Républicaine (UDR), entend faire de la France le centre névralgique de la révolution blockchain. L’initiative dont il a fait la promotion du 28 octobre 2025 à l’Assemblée nationale a consisté à présenter un projet de loi audacieux, visant à établir une réserve stratégique nationale en Bitcoin, et à favoriser l’usage des cryptomonnaies dans l’économie française.
Une réserve nationale de 420 000 bitcoins
L’identification de cette référence est « N°1984 » repose sur trois piliers : D’une part, il s’agit de la constitution d’une réserve de Bitcoin et, d’autre part, de l’évaluation des transactions en stablecoins. En définitive, la France envisage de renforcer le secteur des cryptomonnaies en acquérant environ 420 000 bitcoins sur une période de sept à huit ans. Cela représenterait près de 2% de l’offre totale de Bitcoin dans le contexte d’une réserve stratégique nationale.

Cette concentration pourrait se réaliser en recourant à diverses voies : à savoir, un minage public qui utiliserait l’énergie excédentaire des centrales nucléaire et hydroélectrique, la réutilisation des bitcoins saisis lors des procès, ou encore la réaffectation de 25 % de l’argent collecté à partir des livrets A et LDDS pour acheter du Bitcoin sur le marché secondaire, et pour la première fois en Europe, les contribuables pourront rémunérer une partie de leurs impôts en Bitcoin.
Éric Ciotti pense qu’il faut rendre à la France sa souveraineté monétaire et que le Bitcoin est une chance de recouvrer une indépendance économique.
Pour une France souveraine et innovante : réserve nationale de bitcoins, minage adossé au nucléaire, stablecoins en euro et crypto-actifs dans le PEA !
Une proposition de loi du @groupeudr pour adapter la France au nouvel ordre monétaire ! pic.twitter.com/T0PBBTcQ4C
— Eric Ciotti (@eciotti) October 28, 2025
Le projet comprend aussi l’établissement d’un établissement public administratif (EPA) destiné à gérer la réserve, à l’image des agences des participations de l’État.
Un projet qui s’oppose à l’euro numérique
La loi proposée est en désaccord manifeste avec l’initiative de l’euro numérique défendue par la Banque centrale européenne. D’après Éric Ciotti, l’instauration d’une monnaie numérique de banque centrale accroîtrait l’influence de Francfort au détriment de la souveraineté des États. Il préconise plutôt l’émission de stablecoins garantis par l’euro, créés par des entités privées et utilisables sans obligation de déclaration fiscale jusqu’à 200 euros par jour.
Le texte vise aussi à élargir le Plan d’Épargne en Actions (PEA) pour inclure les actifs numériques via des outils financiers conformes aux normes européennes, comme les Exchange Traded Notes (ETN). De plus, la proposition suggère de revoir les normes de Bâle 2022 afin de simplifier la détention d’actifs cryptographiques par les entités financières.
S’inspirant de la loi GENIUS américaine, l’initiative vise à harmoniser la France avec des nations telles que le Bhoutan, le Kirghizistan ou les États-Unis, qui ont déjà établi des réserves stratégiques de Bitcoin.
Néanmoins, avec seulement 16 représentants de l’UDR à l’Assemblée, le risque d’une adoption rapide demeure faible.
Toutefois, l’approche d’Éric Ciotti reflète une tendance globale : de nombreux pays explorent la possibilité de tokeniser leurs réserves, tandis que certains, tels que la Banque de France, continuent d’élaborer un euro numérique assurant confidentialité et stabilité.
Source : Assemblée nationale, Cointelegraph
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