À Washington, les sénateurs n’ont pas oublié les cryptos. Le comité des finances rouvre le débat sur leur fiscalité, et les investissements pourraient bien se retrouver au centre des discussions. Derrière ces échanges, une interrogation persiste : taxer, oui, mais à quel prix pour l’écosystème ?
Le Sénat veut combler les trous du filet fiscal
Depuis plusieurs années, l’IRS peine à suivre les transactions en cryptomonnaies. Les wallets décentralisés échappent à toute surveillance et les exchanges n’ont pas toujours l’obligation de transmettre les données. De plus, certains stablecoins circulent encore sans cadre juridique précis. En conséquence, une partie des plus-values continue de passer entre les mailles du filet fiscal.
Face à ce constat, le sénateur Ron Wyden, président du comité, a haussé le ton. Pour lui, il n’est plus question de fermer les yeux. Les États-Unis perdent des recettes fiscales considérables et la crédibilité du système est menacée.
L’audition a donc mis en avant une idée centrale : il est temps de clarifier les règles. Le but est de réduire les zones d’ombre dont profitent les investisseurs les plus avertis. L’administration fiscale doit, elle aussi, retrouver des moyens de contrôle adaptés à la taille du marché.
Exchanges et stablecoins dans le viseur des élus
Les discussions ont rapidement glissé vers le rôle des plateformes d’échange. Plusieurs sénateurs veulent leur imposer les mêmes obligations de déclaration que les courtiers boursiers. En clair, chaque transaction devrait être signalée à l’IRS, ce qui compliquerait fortement la dissimulation de profits.
Le cas des stablecoins a également été abordé. Certains élus estiment qu’ils doivent être assimilés à des produits financiers traditionnels. Dans cette logique, chaque conversion ou utilisation deviendrait un événement taxable. Pour des millions d’utilisateurs américains, ce serait un changement majeur.
La finance décentralisée n’a pas été épargnée. Son cadre juridique reste flou, mais plusieurs intervenants estiment qu’il faudra tôt ou tard l’intégrer au champ fiscal.
Entre contrôle et peur de perdre l’avance américaine
Les avis, en revanche, étaient loin d’être unanimes. Plusieurs élus et experts ont mis en garde : trop de sévérité risquerait de produire l’effet inverse. Selon eux, les capitaux pourraient alors quitter les États-Unis pour des places jugées plus accueillantes, comme Singapour ou Dubaï.
Dans l’écosystème crypto, nombreux sont ceux qui redoutent un cadre trop pesant. Dans l’écosystème crypto, beaucoup craignent qu’un excès de règles casse la dynamique et bloque la création d’emplois. À l’inverse, certains voient dans une réglementation stricte le seul moyen de rassurer les grands investisseurs.
D’autres défendent la position inverse. Ils estiment que seule une réglementation claire permettra de rassurer les grands investisseurs. À leurs yeux, c’est ce cadre, et non la liberté totale, qui donnera au secteur la stabilité nécessaire pour durer.
Une réforme inévitable mais pleine d’incertitudes
Cette audition au Sénat marque un tournant. La fiscalité crypto figure désormais parmi les priorités du débat politique aux États-Unis. Le temps de l’incertitude s’efface peu à peu, laissant place à l’idée de règles plus claires. Désormais, il paraît difficile d’imaginer que ce flou fiscal se prolonge encore longtemps.
Sources : Cointelegraph
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