À Hong Kong, Changpeng Zhao estime que les trésoreries publiques en bitcoin et la tokenisation d’actifs sont « fantastiques » pour l’adoption. Toutefois, il rappelle que les risques ne disparaissent pas avec l’euphorie. En effet, une prochaine phase baissière mettrait à l’épreuve les modèles de gestion. CZ invite ainsi à rester prudent malgré l’élan du marché.
Trésoreries en bitcoin et ETF : un pont vers les marchés actions
Pour CZ, la multiplication des trésoreries en BTC cotées et l’essor des ETF spot créent une passerelle vers le capital institutionnel. D’ailleurs, cette dynamique ouvre juridiquement l’accès via les marchés actions, au-delà des seules plateformes crypto habituelles. Il salue ce « flux à double sens » entre finance classique et actifs numériques, tout en rappelant le risque de volatilité lors des rotations sectorielles.
La tokenisation progresse aussi côté « real-world assets » : stablecoins, bons du Trésor, voire immobilier. Selon les tableaux de CoinGecko, la catégorie RWA pèse désormais des dizaines de milliards, avec des volumes en hausse et des sous-secteurs mieux identifiés. Voir l’aperçu sectoriel de CoinGecko sur les RWA pour les métriques en temps réel.
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— CZ 🔶 BNB (@cz_binance) July 15, 2025
Concrètement, les bons du Trésor tokenisés illustrent cette traction. Le suivi agrégé de RWA.xyz fait ressortir des encours record sur 2025, portée par des fonds institutionnels et des émetteurs spécialisés. Cette montée en puissance confirme l’appétit pour des supports « cash-like » accessibles on-chain.
Mais un risque de liquidité plane sur les portefeuilles
CZ prévient toutefois qu’en cas de retournement, certaines sociétés de trésorerie pourraient échouer. En effet, des portefeuilles trop concentrés, adossés à des tokens récents et plus volatils, subiraient des appels de marge, des sorties et une compression de liquidité. Or, la soutenabilité de ces bilans dépend d’une trésorerie réellement disponible, pas seulement d’actifs corrélés.
Le marché a déjà montré que la liquidité « promise » n’est pas toujours exécutable. Par ailleurs, les spreads s’élargissent vite lorsque le carnet s’assèche. Dès lors, la gouvernance compte autant que la technologie : politiques de rachat encadrées, duration maîtrisée et scénarios de stress.
À ce titre, notre analyse sur les actions tokenisées rappelle que le cadre juridique reste déterminant pour protéger les porteurs et éviter les ambiguïtés de droits économiques.
Autre point clé : la diversification des réserves. En effet, mêler trésorerie fiat, bons du Trésor tokenisés et stablecoins limite les à-coups. Toutefois, un panier ne résout pas tout.
Il faut aussi définir des seuils de vente, des files d’attente et des gates transparents pour éviter les paniques. Les rapports agrégés de RWE.zyx montrent d’ailleurs la concentration des encours par produit, ce qui justifie des limites d’exposition.
Enfin, la communication est stratégique. Des reportings mensuels, des attestations d’actifs et des preuves de réserves crédibles apaisent les marchés. Toutefois, ces signaux doivent être vérifiables et comparables. Les plateformes de données, comme Coin Gecko pour la cartographie des catégories ou RWA.xyz pour les encours, facilitent justement ce suivi.
Ce que cela change pour Hong Kong et l’Asie
À Hong Kong, l’enjeu n’est pas seulement l’image, mais la vitesse d’exécution. Ainsi, l’élargissement progressif des actifs éligibles, associé à des exigences de transparence accrues, pourrait accélérer l’adoption institutionnelle.
Toutefois, le marché testera la robustesse des modèles lors des prochains chocs. Les acteurs doivent donc préparer des stress tests de liquidité, et privilégier des indices ou des paniers plutôt que des paris unitaires sur des tokens naissants.
Bref, la tokenisation est porteuse, mais elle impose des garde-fous. La prudence de CZ rappelle que l’innovation financière s’inscrit dans des cycles. En effet, seule une gestion active du risque transformera l’enthousiasme actuel en adoption durable.