Le dollar s’affaiblit ce mercredi après la publication d’une inflation américaine jugée modérée en juillet, renforçant l’idée d’une baisse des taux par la Réserve fédérale dès septembre.
Les données LSEG font désormais ressortir une probabilité implicite proche de 98 % pour un assouplissement, ce qui a pesé sur les rendements et soutenu une rotation vers les actifs risqués.
L’indice dollar recule, l’euro se maintient, et le yen s’apprécie prudemment. Dans cet environnement, les marchés actions globaux progressent et la demande pour les crypto-actifs s’améliore.
Les cambistes restent toutefois attentifs aux prochaines prises de parole de responsables de la Fed et aux publications macro à venir, qui pourraient nuancer cet optimisme.
Marché des changes : signaux techniques et lectures macro
Le repli du DXY témoigne d’un désengagement progressif vis-à-vis du billet vert, à mesure que la visibilité sur la trajectoire des taux s’améliore. Les opérateurs notent une détente des rendements du Trésor, réduisant l’attrait relatif du dollar.
L’euro demeure stable à légèrement positif, la livre remonte malgré des signaux mitigés sur l’emploi, tandis que le yen bénéficie d’un regain de prudence. Les matières premières sensibles au dollar trouvent aussi un appui, renforçant la mécanique de diversification.
À court terme, les seuils techniques sur le DXY et les zones de support récentes conditionnent la suite. Une cassure confirmerait l’idée d’un cycle d’assouplissement désormais “fermement pricé”, selon plusieurs stratèges.
Au plan fondamental, le CPI de juillet, modéré, suggère que l’impact des tarifs reste limité pour l’instant dans les prix à la consommation. Les marchés parient donc que la Fed peut agir sans relancer l’inflation. La probabilité d’une baisse en septembre restant proche de 98 %, l’attention se porte sur l’ampleur du mouvement et le calendrier ultérieur.
Un signal de 50 pb serait perçu comme agressif ; 25 pb ancrerait la normalisation. Dans les deux cas, la prime de risque se recalibre au bénéfice des actifs non-dollar.
Crypto et actifs risqués : transmission du choc dollar
Un dollar plus faible et des taux attendus plus bas améliorent le profil risque/rendement des actifs de croissance. Sur le segment crypto, la baisse du billet vert soutient la performance en devises locales et favorise des entrées nettes sur les grandes capitalisations.
Ethereum profite particulièrement de ce contexte, tiré par des volumes élevés et une corrélation croissante avec les indices actions mondiaux.
Les ETF spot et les produits dérivés observent des flux plus soutenus, tandis que les spreads de financement sur futures se normalisent, réduisant le coût d’un portage long. Côté Bitcoin, la narration “macro-couverture” reste active : un cycle d’assouplissement perçu comme ordonné renforce l’idée d’un portage alternatif aux obligations de courte maturité.
Attention toutefois à l’effet richesse : si les actions consolident, la demande crypto peut temporiser.
Techniquement, franchir des résistances clés déclenche des ordres programmés et alimente la dynamique. Structurellement, un dollar plus docile tend à élargir la base d’acheteurs non-US, surtout en Europe, où la lisibilité réglementaire progresse.
En somme, la mécanique macro → FX → crypto joue à plein lorsque la banque centrale prépare le terrain à une détente monétaire crédible.
Zones de vigilance : ce qui peut inverser la tendance
La trajectoire reste conditionnée par les données. Une inflation plus soutenue, notamment dans les services ou un discours hawkish inattendu de la Fed peut relever les anticipations de taux et ranimer le dollar. Les positions longues sur indices et crypto ont augmenté : un choc de volatilité provoquerait des liquidations en chaîne.
Les tensions politiques autour de la Fed, critiques publiques et menaces judiciaires entretiennent un risque de perception sur son indépendance, susceptible d’ajouter du bruit aux marchés.
En FX, une surprise positive sur la croissance américaine ou un regain de risque géopolitique soutiendrait mécaniquement le billet vert via l’aversion au risque. Dans ce cadre, la discipline de gestion tailles de position, stops, couverture redevient centrale.
Les investisseurs surveilleront aussi le rythme des prises de parole et la guidance officielle avant la réunion de septembre ; un message de prudence sur l’inflation “sous-jacente” neutraliserait partiellement l’élan actuel.
Conclusion
Le repli du dollar reflète un pari large sur une baisse de la Fed en septembre et rouvre l’appétit pour les actifs risqués, crypto inclus.
La suite dépendra du rythme et de l’ampleur de l’assouplissement, mais la transmission macro-financière est nette : un billet vert plus docile allège le coût d’opportunité et élargit la demande globale.
Sources :
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