Selon un rapport de Bloomberg, le conglomérat crypto DCG fait l’objet d’une enquête par la SEC et le DOJ. L’action serait en effet concentrée sur les transferts financiers de la structure et son unité Genesis. Les faits ?
Le transfert entre Digital Curency et Group et Genesis serait en cause
Plus tard ce vendredi, Bloomberg, le groupe financier américain a rapporté que des responsables du district oriental de New york (EDNY) du ministère américain de la Justice ainsi que la Sécurité and Exchange Commission des États-Unis examine les transferts entre le DCG et sa filiale Genesis.
Selon la source, l’enquête n’est qu’à une étape préliminaire puisque jusqu’à lors il n’a été demandé au conglomérat que des entretiens et des documents. Le procureur du bureau du district oriental de New York du DOJ ainsi que la SEC n’a encore eu aucune avancée dans l’enquête qui semble n’être tournée que sur les interactions financières entre le conglomérat et sa filiale.
Les personnes proches du dossier ont indiqué dans le rapport que les autorités n’ont encore accusé ni Genesis ni DCG d’« actes répréhensibles ». Même si au début de la rumeur, Genesis et DCG n’ont pas voulu répondre aux commentaires, un porte-parole du DCG a fini par déclarer à Bloomberg que « la société n’était au courant d’aucune enquête EDNY ».
Cela dit, dans le même temps, un porte-parole de Genesis a avoué aux médias, qu’il « maintenait un dialogue régulier avec les régulateurs, mais ne pouvait commenter aucun problème ».
Qu’est-ce qui a motivé une enquête ?
De multiples évènements récents ont mis la puce à l’oreille des autorités. Rappelons que Genesis est la filiale mère de CoinDesk. Et celle-ci contre toute attente avait déclaré en juin que Genesis Trading faisait face à d’importantes pertes. Perte qui serait due au prêt accordé au fonds spéculatif, maintenant implosé Three Aarrows Capital.
Genesis fait partie des créanciers de Three Arrows Capital qui est maintenant dans l’incapacité de rembourser ses prêts. La filiale s’est en effet retrouvée plombée par la liquidation de la société ainsi que le bear market. Et même si une réclamation de 1,2 milliard de dollars a été déposée, la perte a toutefois été effective. Au point où Genesis a dû faire appel à sa société mère, Digital Curency Group pour supporter certaines de ses obligations financières.
Un peu plus tard en novembre, la filiale du DCG, Genesis avait également déclaré que son unité de prêt suspendrait les retraits. Une annonce qui avait créé des répercussions sur de nombreuses entreprises. Notamment Gemini qui avait rencontré d’importants problèmes avec sa plateforme Earn qui était en effet financé par Genesis.
Par ailleurs, ce même mois a été mouvementé par de nombreux remue-ménage puisque ce fut le début d’une querelle publique entre Barry Silbert, le fondateur de DCG et Cameron Winklevoss, le co-fondateur de Gemimi. Querelle qui avait pour cause bien évidemment les problèmes liés à la suspension des retraits.
Depuis le mois d’août, Genesis a en outre procédé à de nombreux licenciements. La structure a notamment mis à la porte près de la moitié de son effectif, et a totalement remplacé sa direction générale. Ce qui n’est pas rien !
En effet, après l’effondrement de Three Arrows Capital, l’implosion de LUNA et de l’écosystème Terra et la disparition du prêteur cryptographique Celsius Network, Genesis a été contraint de supprimer jusqu’à 50 % de ses employés. Dans cette ambiance incertaine, Michael Moro, PDG de la structure a également déposé sa démission. Avec cette énorme réduction de personnel, l’entreprise compte à présent 145 employés contre 260 avant les licenciements.
D’un autre côté, l’implosion de l’empire crypto FTX et de son fonds spéculatif Alameda Research semble avoir d’étain sur Genesis qui a vu ses livres endommagés. L’empire en faillite avait reçu des millions de dollars de Genesis avant son effondrement.
Cette situation est ce qui a certainement conduit Genesis à faire appel à des conseillers afin d’explorer de potentielles options pouvant inclure d’éventuels dépôts de Bilan selon le chapitre 11. D’après un rapport de Wall Street Journal, Genesis aurait fait appel à la banque d’investissement Moelis & Company pour peser un dossier de mise en faillite. Selon un porte-parole de l’entreprise, cette initiative serait un moyen de « préserver les actifs des clients et faire avancer l’entreprise ».
« Nous continuons à travailler avec nos conseillers, en collaboration avec (la société mère) Digital Currency Group et des conseillers nommés par divers groupes de clients, pour évaluer les options permettant de préserver les actifs des clients et de faire avancer l’entreprise », a déclaré le porte-parole de Genesis dans un communiqué envoyé par courrier électronique.
Par ailleurs, l’entreprise avait en novembre gelé les retraits de ses clients en leur envoyant une lettre dans laquelle elle expliquait être entrain de chercher une solution à la crise dans son activité de prêt. Il a en effet invoqué une « dislocation sans précédent du marché » à la suite de l’effondrement de l’échange crypto FTX et a déclaré avoir besoin de temps pour y arriver.
Il faut également rappeler, qu’en début du mois de décembre, les créanciers de Genesis ont effectué une réclamation de près de 1,8 milliard de dollars selon un rapport de CoinDesk. En effet, il avait été rapporté par Financial Times que l’argent des clients bloqué sur la plateforme depuis l’interruption des retraits qui a eu lieu le 16 novembre s’élevait à 900 millions de dollars.
Mais un autre groupe de créanciers divers de Genesis représenté par le cabinet d’avocat Proskauer Rose a également déclaré 900 millions de dettes. Ce qui représente actuellement une dette de 1,8 milliard de dollars de prêt pour la société. Et ce chiffre semble augmenter progressivement.
En effet, un troisième groupe ad hoc représenté par le cabinet Kirland & Elllis s’est également manifesté. Mais le montant total de leur créance n’est pas encore connu. Afin de calmer le jeu, Genesis a dans une lettre adressée à ses investisseurs déclaré avoir « entamé des discussions avec des investisseurs potentiels et ses principaux créanciers et emprunteurs, y compris Gemini et DCG [Digital Currency Group], pour convenir d’une solution qui renforce son activité de prêt dans l’ensemble ».
Pour ne pas être que les seuls problèmes de DCG, une autre filiale du conglomérat connait également d’énormes difficultés. Il a été rapporté que Grayscale rencontrait de nombreux problèmes avec son produit de confiance Bitcoin. Il s’agit en effet de son offre clé qui subit une décote du prix d’une action de fiducie ayant dépassé de 50 % le prix du bitcoin le mois dernier. Un phénomène qui semble indiquer un manque de confiance des investisseurs pour le produit qui craignent de ne pas pouvoir retirer leur argent.