Boursier.com : Assystem a annoncé mardi un plan de financement de 300 ME comprenant une émission obligataire de 80 Millions d’Euros. Sur ces 300 ME, 120 ME seront consacrés à des opérations de croissance externe, expliquez-vous. Faut-il y ajouter les 80 ME obligataires ?
D.L. : Le plan de financement de 300 ME comprend un volet de refinancement, en l’occurrence 65 ME consacrés au remboursement des OBSAAR à échéance 2012. Le reste du plan de financement permettra au groupe d’assurer sa croissance durant les cinq prochaines années. Concernant la partie obligataire, l’émission que nous réalisons concerne cette fois-ci des ORNANE (Obligation remboursable en numéraire et en actions nouvelles et existantes, NDLR), avec une logique différente des OBSAAR. L’intérêt pour Assystem est de limiter l’effet de dilution sur le capital, puisque nous devrions privilégier de rembourser le nominal en cash, in fine, en 2017. Ainsi, la dilution sera de seulement 4% si le titre cote 27 Euros ou plus. Assystem aurait pu se financer entièrement via des crédits, mais nous avons préféré ce mode là, pour bénéficier d’une maturité à 5 ans dans la logique de croissance à venir de la société.
Boursier.com : Ce plan d’envergure crédibilise l’information récente, dont l’Agefi s’est fait l’écho, selon laquelle vous négocieriez le rachat de Sogeti High Tech…
D.L. : La période actuelle, avec beaucoup de sociétés à vendre, est favorable à la croissance externe et encore plus pour un acteur comme Assystem qui bénéficie d’un bilan solide, renforcé par un exercice 2011 qui s’annonce excellent. Il est donc logique que nous étudions la possibilité de réaliser des opérations. Concernant la société mentionnée, nous ne sommes pas dans un processus de négociations, y compris avec Cap Gemini; c’est un dossier que nous regardons, parmi d’autres ! Nous avons toujours plusieurs dossiers à l’étude. Un seul est entré à ce jour en négociations exclusives : MPH, et nous avons communiqué sur le sujet.
Boursier.com : La taille de la société (plus de 200 ME de chiffre d’affaires, NDLR) constitue-t-elle un frein pour vous ?
D.L. : Dans l’absolu, la taille n’est pas un handicap. Elle peut le devenir si elle l’est aux yeux du client. Et donc pour nous au final, 1+1 pourrait être inférieur à 2.
Boursier.com : Qu’allez-vous privilégier pour vos acquisitions ? La géographie ? Les technologies ?
D.L. : De façon générale, nous avons aujourd’hui des idées précises sur les cibles et donc sur les prix que nous sommes prêts à mettre sur la table. L’Allemagne, et le coeur de l’Europe, constitue une zone que nous souhaitons privilégier. A une plus petite échelle, le Brésil et le Canada aussi, notamment via l’aéronautique, avec Embraer et Bombardier qui veulent se lancer dans de nouveaux programmes monocouloirs type A320…. Pour ce qui est des technologies, nous souhaitons avant tout nous renforcer dans les systèmes embarqués. Coté nouveaux marchés, les énergies renouvelables, en particulier l’éolien offshore nécessitant des installations complexes, attirent notre attention. Le segment ” Oil & Gaz ” aussi avec les nouveaux systèmes d’exploration pour les nouvelles énergies. Autant de pistes d’intérêt pour Assystem…
Boursier.com : Un mot sur le nucléaire. Depuis Fukushima, l’Allemagne a renoncé, l’Italie refuse d’y venir. Conservez-vous un regard optimiste sur l’industrie ?
D.L. : Si on regarde les pays qui ont renoncé, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse : ils n’étaient pas des acteurs majeurs du nucléaire, en tout cas n’avaient pas annoncé de gros programmes à venir. L’important c’est que l’Inde, la Chine continuent, la Grande Bretagne aussi, l’Afrique du Sud veut concrétiser son programme. Certes, cette industrie connaît des perturbations à moyen terme, des décalages, mais notre activité ne s’en trouve pas affectée. L’urgence c’est l’amélioration de la sûreté des parcs existants y compris ceux qui vont s’arrêter et Assystem a un rôle fort à jouer dans ce domaine.
Boursier.com : Vous avez relevé à +10% votre objectif annuel de croissance organique… Le deuxième trimestre, quasiment achevé, valide t-il cette nouvelle prévision ?
D.L. : Nous bénéficions toujours d’une très bonne visibilité. Notre activité continue de progresser par rapport au premier trimestre et nous bénéficions d’un phénomène embarqué fort, à savoir les 100 recrutements nets par mois réalisés au premier trimestre.
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