Boursier.com : En ce qui concerne l’évolution de l’activité, percevez-vous une situation plus favorable auprès des acteurs du secteur bancaire ?
J-F.G. : Il faut distinguer le court-terme, donc les semaines à venir jusqu’à la fin de l’exercice, et 2010. Je pense que l’attitude des clients, qui se caractérise par une vigilance extrême sur les coûts, ne va durer que jusqu’à la fin de l’année… Il va se passer un peu la même chose que l’année dernière, c’est-à-dire une gestion budgétaire très serrée. En revanche, dans le cadre des informations que nous commençons à récolter sur les budgets 2010, il n’y a pas de tour de vis additionnel, nous sommes vraiment dans du « business as usual » et il faut s’attendre à une année normale après 12 mois atypiques…
Boursier.com : Peut-on s’attendre à un retour à un taux de croissance de votre activité plus normatif sur le prochain exercice ?
J-F.G. : Je pense que notre taux de croissance a été meilleur que normatif et que nous avons bien résisté… Comme tout le monde, nous avons souffert dans le conseil, nous nous sommes bien comportés en ingénierie et nous avons de très bons résultats sur la fiabilité, à plus de 17%. D’une façon générale et pas seulement pour Aedian, le redémarrage de la demande va lever la pression qui existe aujourd’hui sur les activités de conseil et assistance à maîtrise d’ouvrage. Elles ont beaucoup souffert, des grands noms du secteur ont chuté entre – 15 et – 25, mais ce sera aussi la première activité à redémarrer…
Boursier.com : La profitabilité d’Aedian se situe au-dessous des ratios moyens du secteur depuis plusieurs années. A quoi peut-on attribuer cet écart et cela va-t-il être corrigé rapidement ?
J-F.G. : Nous avons subi une opération de déstabilisation de grande ampleur, un exercice déficitaire, mais, par la suite, nous avons gardé la tête hors de l’eau… Cet épisode n’appartient pas tout à fait au passé, puisqu’il y en a encore pour deux ans, mais les effets s’estompent et nous devrions atteindre ensuite une rentabilité « normale ».
Boursier.com : Peut-on espérer un retour à un taux de marge opérationnel autour de 6-8% d’ici quelques années ?
J-F.G. : Le secteur, et pas seulement Aedian, va avoir beaucoup de mal à atteindre ces chiffres… L’effet prix sur cette année est de l’ordre de 3%, ce qui est considérable ! L’expérience montre que l’on revient difficilement en arrière, sauf dans les périodes de développement débridées qui en général se terminent par une correction un peu brutale. Je pense que nous sommes maintenant dans un secteur cyclique : auparavant, jusqu’à la fin des années 2000, nous obtenions +12% quand tout allait bien et +10% quand tout allait mal !… Ce n’est plus le cas !
Boursier.com : Est-ce que l’annonce de l’évolution de la gouvernance du groupe Aedian est un prélude à votre désengagement capitalistique ?
J-F.G. : C’est au contraire la confirmation de mon engagement capitalistique ! Très souvent, une société est revendue au bout d’un certain temps, à quelqu’un de plus gros… Dans notre cas, que ce soit pour moi ou pour la nouvelle direction, l’objectif est la pérennité, la valeur ajoutée et la rentabilité.
Questions & Réponses (0)