Boursier.com : Estimez-vous que les marchés ont encore du potentiel ?
N.P. : On peut se demander pourquoi les indices n’ont pas baissé suite aux récentes mauvaises nouvelles. Les investisseurs ont sans-doute appris à mieux absorber les chocs. On peut également estimer que la remontée des taux était attendue de même que la problématique liée aux dettes souveraines. Le Japon constitue le seul gros souci qui ne pouvait pas être prévu…
Boursier.com : Que pensez-vous des résultats des entreprises ?
N.P. : Globalement, la microéconomie se porte bien. Les discours des chefs d’entreprise sont optimistes et leur visibilité s’améliore. Les marges sont orientées à la hausse et les bilans sont assainis. La tension sur la profitabilité liée à la remontée des matières premières est bien mieux absorbée qu’auparavant. Il faut également souligner les nombreuses opérations d’acquisitions qui ont eu lieu récemment.
Boursier.com : Une gestion opportuniste est-elle de mise ?
N.P. : Il s’agit de bien saisir les mouvements de marché. Avec la catastrophe japonaise, les opérateurs ont trouvé une raison valable pour alléger leurs positions sur le secteur du luxe qui avait fortement performé sur 2010. Les titres concernés ont alors perdu entre 15 et 20% alors que le poids du Japon dans ce secteur n’est que de 7%. A la suite de cette consolidation, le rebond a été rapide et on est désormais revenu proche des niveaux d’avant la catastrophe japonaise.
Boursier.com : Quelles sont vos importantes pondérations ?
N.P. : Sur le marché français, nous continuons d’apprécier Canal+. Il s’agit d’une valeur défensive dont l’évolution des revenus est largement prévisible. Plus rien ne s’oppose au retrait de la cote de la part de Vivendi. Nous avions joué le rapprochement entre Havas et Aegis mais cette opération ne semble plus de mise selon les dernières déclarations de M. Bolloré.
Boursier.com : Quelles sont vos autres positions dans l’hexagone ?
N.P. : A la suite de la baisse des indices après le drame japonais, nous avions pris une ligne sur Rhodia. Le secteur de la chimie est en phase de concentration comme en témoigne l’offre de DuPont sur Danisco, le rapprochement entre Rhodia et Solvay en offre un nouvel exemple. Parmi les autres valeurs hexagonales que nous détenons en portefeuille, on peut citer Bull, CIC ou Saft.