Les actions européennes repartent à la baisse ce mardi, dans un climat de risk-off global. Le STOXX 600 perd un peu plus de 1 %, et on observe des replis marqués à Paris et Francfort.
Les investisseurs réduisent leur exposition aux actions avant l’arrivée d’une série de statistiques américaines retardées par le shutdown. En effet, ces chiffres de l’emploi et de l’activité pourraient peser sur le calendrier de baisse de taux de la Fed et sur le narratif de « soft landing ».
La tech et les banques sous pression
Ce sont les valeurs technologiques qui concentrent les ventes. Les multiples restent élevés après des mois d’euphorie portée par l’intelligence artificielle, tandis que les marchés attendent les résultats avec impatience les chiffres de Nvidia, le baromètre de la vague IA.
En Europe, des groupes comme Siemens Energy, Schneider Electric ou ABB abandonnent entre 2 % et 4 %. Ce recul nourrit le doute sur la solidité du rallye récent, malgré des fondamentaux qui sont toujours jugés corrects dans l’industrie.
Les banques européennes reculent aussi de plus de 2 %. Elles semblent surtout souffrir de la combinaison d’une croissance perçue comme plus fragile et d’un niveau de taux qui pourrait rester élevé plus longtemps. Et cette possibilité entretient l’aversion au risque.
Fed, données US et retour de l’aversion au risque
En toile de fond, la trajectoire des taux américains reste bel et bien le principal sujet. Les traders se sont résolus à réduire la probabilité d’une baisse dès décembre, après plusieurs interventions jugées « hawkish » par des responsables de la Fed.
Les indicateurs retardés par le shutdown, notamment le rapport mensuel sur l’emploi, devraient être publiés en rafale. Tous se demandent s’ils vont confirmer une économie encore robuste et retarder la détente monétaire, ou au contraire signaler un ralentissement plus marqué que prévu.
Impact sur Bitcoin et les crypto-actifs
Mais le mouvement de défiance ne s’arrête pas aux actions. Bitcoin vient de casser le seuil des 90 000 dollars, effaçant quasiment tous ses gains de 2025, dans un environnement marqué au fer rouge par une liquidité plus fragile et une réduction importante du levier sur les dérivés.
Les principales altcoins suivent le mouvement, avec des replis souvent plus marqués, tandis que les volumes progressent sur les stablecoins. Tout cela traduit évidemment un repositionnement tactique vers le cash numérique. Et une fermeture des stratégies les plus spéculatives.
📉Bitcoin Drops Below $90,000 for the First Time in Seven Months
Bitcoin fell below $90,000, extending a month-long decline that has erased its gains for 2025 and weakened sentiment across digital assets. The world’s largest cryptocurrency dropped as much as 2% during Asia… https://t.co/7zeZ5HE29E pic.twitter.com/xPtZO5kNHI— CN Wire (@Sino_Market) November 18, 2025
Quels enjeux pour les investisseurs européens ?
Pour l’instant, pas d’alerte rouge : la baisse du STOXX 600 ressemble davantage à une respiration après un fort rallye qu’à un début de krach. En revanche, il faut reconnaître que la dispersion sectorielle s’accroît et les épisodes de volatilité se multiplient.
Ainsi, les investisseurs gagnent à revisiter leur allocation entre actions, obligations et éventuelle poche d’actifs numériques. Dans ces moments de doute, ceux qui souhaitent structurer cette démarche peuvent consulter notre analyse «Dans quoi investir aujourd’hui ? », qui présente les principaux types d’actifs et leurs profils de risque.
À court terme, on peut s’attendre à ce que la prudence reste de mise. Les prochaines semaines seront rythmées par trois principaux facteurs : les publications de résultats, les décisions de banques centrales et l’évolution de la macro américaine. Last but not least, la capacité des marchés à encaisser le choc sur la tech et la crypto dira si l’épisode actuel n’était qu’une simple alerte ou le signal d’un changement de cycle plus profond.
Sources
- Reuters – « European shares slide on Fed rate cut worries, tech valuations »
- Investing.com – « Bitcoin price today tumbles below $90k as Fed cut doubts spark risk-off mood »

