Après avoir commencé la semaine par un plongeon sur un creux à 1.0176, au plus bas depuis novembre 2022, la paire EUR/USD a rebondi jusqu’à un pic à 1.0355 mercredi, des gains qui se sont toutefois révélés insuffisants pour remettre en question la tendance baissière de fond.
L’actualité macroéconomique de ces derniers jours a été dense, et la semaine prochaine pourrait se révéler tout aussi animée, n’excluant pas une rapide accélération en direction de la parité, bien avant ce que prévoient de nombreux analystes, qui s’attendaient plutôt à ce que cet objectif approche à la fin de l’année.
L’inflation US sous les attentes fournit du répit à l’EUR/USD, mais l’investiture de Trump pourrait déclencher une nouvelle chute
La semaine qui est sur le point de s’achever a donc été l’occasion d’un net regain d’appétit pour le risque, alors que des indicateurs d’inflation US, l’IPP et l’IPC, sont ressortis sous le consensus.
Alors que la réunion de la Fed hawkish de décembre et le rapport NFP bien meilleur que prévu de la semaine dernière avait mis à terre les anticipations de baisse de taux de la Fed, le recul de l’inflation constaté cette semaine a redonné espoir aux traders forex de voir rapidement la Fed abaisser à nouveau ses taux, ce qui explique la faiblesse du Dollar ces derniers jours.
La semaine prochaine, c’est l’investiture de Trump, prévue lundi, qui sera au centre de l’attention. Au cours de sa campagne présidentielle, il a promis qu’il prendrait des mesures fortes dès son premier jour dans le bureau ovale, et on peut donc s’attendre à des surprises et à de l’animation.
Or, de nombreux économistes jugent les positions de Trump inflationnistes, notamment en ce qui concerne les droits de douane et l’immigration, et des actions fortes dans ce domaine dès la première semaine de son nouveau mandat pourraient à nouveau repousser les anticipations de baisse de taux de la Fed, déclenchant ainsi une plus forte baisse de l’EUR/USD.
À l’inverse, la BCE pourrait quant à elle devoir abaisser davantage ses taux face à une économie européenne affaiblie par le risque politique, surtout si une guerre commerciale avec les États-Unis s’ajoute à ce contexte déjà délétère, ce qui est également un facteur négatif pour l’Euro Dollar.
La tendance de l’Euro Dollar reste nettement baissière malgré les récents gains, la parité pourrait arriver plus vite qu’on le croit
En ce qui concerne les facteurs techniques, les gains de ces derniers jours n’ont eu aucun impact sur la tendance négative de fond, l’EUR/USD se trouvant toujours sous plusieurs lignes de tendance baissières, dont la plus importante s’étire depuis le sommet de l’année dernière, juste au-dessus de 1.12.
Un retour au-dessus de 1.0350 commencerait à améliorer le profil de la paire de devises, mais ce n’est qu’en cas de retour au-dessus de 1.05 que l’on pourra considérer que le biais baissier s’annule, sachant qu’entre ces deux seuils, plusieurs zones sont aussi susceptibles de faire obstacle.
À la baisse, le seuil rond de 1.02 et le creux de lundi vers 1.0180 forment la première zone de support crédible. Ensuite, peu d’autres soutiens pourront être repérés avant la parité (1.0000).
En conclusion, les maigres gains de ces derniers jours ne doivent pas faire oublier que l’Euro Dollar est descendu au plus bas depuis plus de deux ans lundi, entretenant la tendance négative.
Or, si on ajoute à cela le risque inflationniste de l’arrivée au pouvoir de Trump, on se retrouve face à un tableau qui laisse peu de place pour l’optimisme à propos de la paire de devises la plus tradée du Forex.
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