Google Cloud travaillerait sur une blockchain L1 dédiée aux paiements, au règlement et à la tokenisation d’actifs, expérimentée en testnet privé. L’initiative, baptisée « Google Cloud Universal Ledger » (GCUL), cible d’abord les institutions financières et les marchés de gros.
Ce que l’on sait du testnet GCUL
Selon les informations disponibles, GCUL serait une infrastructure permissionnée, pensée pour la conformité, la performance et la programmabilité. L’objectif affiché est de moderniser les rails des paiements et du règlement, sans casser les modèles bancaires existants. En effet, Google met en avant un grand livre programmable et multi-devises, conçu pour une intégration simple côté banques et PSP.
Par ailleurs, la documentation officielle présente un service accessible via une API unique, avec des frais stables et facturés mensuellement, évitant la volatilité des « gas fees » publics. Toutefois, la portée publique du réseau et son interopérabilité restent à préciser.
D’après plusieurs médias spécialisés, la feuille de route évoque aussi des contrats intelligents en Python pour automatiser des flux financiers. Cette orientation vise à faciliter l’onboarding des équipes IT traditionnelles. Néanmoins, Google n’a pas détaillé le modèle d’exécution ni l’environnement de sécurité.
Enjeux et concurrence sur l’infrastructure Web3
D’abord, GCUL s’inscrit dans la stratégie « Web3 & paiements » déjà visible chez Google Cloud : un grand livre programmable, multi-devises, pensé pour une intégration simple et la conformité KYC/AML. Ensuite, un pilote avec CME Group vise la tokenisation et les paiements de gros. Selon le communiqué, la première phase d’intégration de GCUL a été menée avec succès, prélude à des cas d’usage plus larges.
Par ailleurs, l’essor des actifs du monde réel (RWA) soutient cet élan. Le segment, suivi par CoinMarketCap, capte une attention croissante alors que les marchés cherchent des règlements plus rapides et programmables. Ainsi, la traction sur les RWA éclaire la logique d’un rail L1 institutionnel.
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— Google Cloud (@googlecloud) February 21, 2025
Surtout, les banques multiplient les expérimentations concrètes. Un bon exemple : DBS a récemment émis des notes structurées tokenisées sur Ethereum, illustrant l’intérêt pour des titres natifs numériques et des flux de règlement plus fluides, un cas d’usage proche de la promesse de GCUL. Voir notre analyse à ce sujet : DBS lance des notes structurées tokenisées sur Ethereum.
Questions ouvertes pour les acteurs
Cependant, plusieurs points critiques demeurent. D’un côté, une L1 privée peut accélérer conformité, KYC et gouvernance d’accès. De l’autre, la neutralité vis-à-vis des émetteurs, la portabilité des actifs et l’interopérabilité multi-réseaux décideront de l’adoption par les grands établissements.
En pratique, les décideurs regarderont quatre éléments : la gouvernance du réseau, la gestion des identités et attestations, la compatibilité avec des standards de tokenisation, et des ponts sûrs vers des réseaux publics. S’ils sont validés, GCUL pourrait réduire les coûts de back-office et faciliter un règlement accéléré sur des marchés 24/7.
Prochaines étapes à surveiller
D’abord, la publication d’un livre blanc technique détaillant le modèle de sécurité, le langage des contrats et les garanties de finalité. Ensuite, l’ouverture de bacs à sable pour les banques, avec des SDK et outils de conformité prêts à l’emploi. Enfin, l’annonce d’intégrations avec des PI et systèmes existants, ce qui conditionnera l’adoption à grande échelle. Du côté de Google, la promesse d’une intégration « simple, flexible, et sûre » reste la boussole.