L’International Meme Fund (IMF) est en train de faire bouger les lignes de la finance décentralisée. Ce protocole novateur autorise désormais les utilisateurs à déposer des memecoins comme collatéral pour accéder à des prêts en stablecoins.
À contre-courant des modèles prudents du secteur bancaire, cette expérimentation DeFi attire des centaines de millions de dollars en quelques semaines. Mais jusqu’où cette dynamique peut-elle aller sans craquer ?
Quand le Doge devient l’étalon, la DeFi s’en mêle
Lancé en avril 2025, IMF a construit un système de marchés de crédit isolés basé sur le protocole Morpho Blue. Sa particularité : accepter comme garanties des tokens ultra-volatils tels que Dogecoin, MOG, PEPE ou encore Turbo. Une hérésie pour la finance traditionnelle… mais une aubaine pour les communautés Web3.
Memes are no joke anymore, MemeFi is real, and IMF is leading the way.
The IMF – International Meme Fund @intlmemefund the first crypto credit cartel.
We all know how $DOGE flipped crypto on its head in 2013: what started as a joke became a movement.
Today, $PEPE, $JOE and… pic.twitter.com/Hm49MRTrBt
— Nabil Hadi (@nabzignis) July 17, 2025
Grâce à cette structure modulaire, IMF permet à n’importe qui de créer un marché de prêt personnalisé, avec son propre niveau de risque, ses paramètres et ses actifs.
Pour de nombreux utilisateurs, notamment ceux exclus du système bancaire classique, cette approche représente une solution alternative crédible. Elle combine accessibilité, vitesse et rendement.
En parallèle, IMF bénéficie du soutien du jeton natif USDS, émis par Stability. Ce stablecoin offre une APY de 47 % dans certaines stratégies de “looping” — ce qui attire massivement les spéculateurs. Le risque ? Si les memecoins s’effondrent, les liquidations en cascade pourraient balayer tout l’écosystème concerné.
Croissance fulgurante, régulation absente
Depuis le 11 juillet, IMF a franchi les 55 millions de dollars de dépôts, soit une progression de +180 % en une semaine. Le protocole est passé de niche à phénomène viral sur Crypto Twitter. Il illustre la montée en puissance d’une nouvelle génération de protocoles DeFi, moins bridés, plus flexibles, mais aussi plus dangereux.
Toutefois, l’IMF n’a fait l’objet d’aucun audit de sécurité et son équipe reste anonyme. L’absence de gouvernance formelle, combinée à l’extrême volatilité des actifs utilisés, suscite de fortes inquiétudes chez les observateurs du secteur.
On se souvient du fiasco de Terra Luna, dont l’écosystème offrait des rendements similaires avant de s’effondrer.
Dans ce contexte, les appels à une régulation renforcée de la DeFi se multiplient, sans que les autorités parviennent à suivre la vitesse de l’innovation. Cette course entre innovation et surveillance rappelle l’euphorie de 2021 — avec les mêmes promesses, mais aussi les mêmes dangers.
Le Token 6900 attire les regards
Ce climat spéculatif nourrit aussi l’émergence de nouveaux jetons très médiatisés. Parmi eux, le Token 6900 se positionne comme une étoile montante parmi les memecoins. Porté par une communauté active et une stratégie de viralité maîtrisée, il attire de plus en plus de traders en quête de rendements x100.
Une bascule vers la finance-mème ?
L’IMF reflète une mutation culturelle profonde : la désacralisation des institutions financières et l’appropriation des outils économiques par des communautés internet.
Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est une déclaration d’indépendance : “Si les monnaies fiduciaires sont déconnectées de la réalité, pourquoi pas nos mèmes ?”
Certains voient dans ces initiatives un progrès vers une finance plus démocratique. D’autres y perçoivent une bulle prête à éclater. Quoi qu’il en soit, la mème-économie est là, et elle vient de créer son propre fonds… avec Doge en guise de logo.
Sources
- Bankless – IMF: Banking on Memecoins
- DLNews – Dépôts IMF dépassent 55M$
- Messari – International Meme Fund
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