L’Inde est en bonne voie pour moderniser son système monétaire. En effet, dès le 8 octobre 2025, la Reserve Bank of India (RBI) mettra en œuvre un projet pilote de tokenisation des dépôts bancaires, en lien avec sa propre monnaie numérique de banque centrale (CBDC) afin d’accélérer et de sécuriser les transactions interbancaires et de tester la blockchain en milieu institutionnel.
Un projet pour fluidifier les règlements bancaires
La conversion des dépôts en tokens est le processus par lequel des dépôts bancaires traditionnels sont transformés en tokens numériques qui sont eux-mêmes enregistrés sur une blockchain. Chaque unité symbolise un montant donné, qui est couvert par la monnaie de la banque centrale. Par conséquent, les échanges entre institutions sont désormais plus rapides, plus explicites et mieux sécurisés.
Depuis 2022, la RBI a déjà mis en place e₹-W, sa propre version de monnaie numérique destinée aux transactions de gros entre institutions. Cette démarche a ainsi pour effet de maintenir les transactions au sein de la monnaie centrale, garantissant leur intégrité et leur finalité.
Par ailleurs, elle devrait permettre de simplifier les transferts interbancaires et d’expérimenter une nouvelle manière de structurer une infrastructure financière numérique.
Selon la RBI, plusieurs grandes banques indiennes participeront à cette phase pilotent. Elles avaient déjà collaboré lors des premiers essais de la monnaie numérique en 2022 et 2023.
Lors de l’annonce, Suvendu Pati, directeur général de la RBI, a précisé que « l’intégrité et la force exécutoire doivent être établies dans tout cadre de tokenisation ».
Dans cette perspective, l’établissement étudie le lien entre le marché monétaire et d’autres titres financiers comme les certificats de dépôt et les créances commerciales, afin de mieux cerner les atouts de la tokenisation à plus grande échelle.
Une stratégie nationale pour moderniser le système monétaire
De son côté, le ministre indien du Commerce et de l’Industrie Piyush Goyal, lors d’une table ronde à Doha (Qatar) le 7 octobre 2025, affirmait que le numérique de l’Inde, la monnaie développée par la banque centrale, « réussira mieux », « sera plus intelligible », « sera plus durable » que les dispositifs de paiement classiques de la chaîne d’approvisionnement.
#WATCH | Doha, Qatar: Union Minister Piyush Goyal says, "…We have not been encouraging cryptocurrency, which does not have sovereign backing or which is not backed by assets, say it on the federal bank or local currency. India has also announced that we will be coming out with… pic.twitter.com/oa1Hf7MHGx
— ANI (@ANI) October 6, 2025
Il n’est sans intérêt d’observer que le pouvoir politique d‘État (d’un côté) cherche à raidir les idées souveraines de la monnaie argent tout en remettant au goût du jour la souveraineté interne indispensable pour accomplir les cryptoactifs commerciaux de l’autre côté non totalement souverains.
De sorte que la monnaie numérique de la R.B.I. inscrite comme un prolongement de la roupie, bénéficie des mêmes garanties sécuritaires de la « valeur exacte ».
La blockchain au service d’une économie numérique encadrée
L’emploi de la technologie blockchain permettra aux autorités de suivre chaque transaction et d’améliorer leur lutte contre le blanchiment d’argent. Cette plus grande transparence encouragera certainement la confiance des utilisateurs et l’intégration du numérique dans la vie quotidienne.
En novembre 2022, l’Inde a mis en place deux initiatives pilotes : un CBDC destiné aux institutions financières et un CBDC de détail destiné au grand public. En mars 2025, la RBI signalait la présence de 1 016 crores de roupies en circulation, témoignant du déplacement rapide du pays vers une économie digitale.
Le Bitcoin n’est pas interdit, mais le gouvernement freine son adoption. Il applique une taxe de 30 % sur les gains issus du trading, afin d’inciter les investisseurs à privilégier les actifs régulés plutôt que les cryptomonnaies non garanties.
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