JPMorgan lance un “dépôt-token” libellé en dollars sur Base afin de permettre des règlements entre clients institutionnels en quelques secondes, 24 h/24. Analyse d’un jeton qui représente une créance sur des dépôts bancaires, et non une “crypto” autonome.
JPM Coin sur Base : comment ça marche ?
Le jeton reflète donc les dépôts détenus chez JPMorgan, émis pour des entreprises déjà clientes et dûment vérifiées. En effet, les transferts s’exécutent sur Base, la couche L2 de Coinbase, qui promet donc finalité rapide et disponibilité continue, y compris en dehors des heures d’ouverture bancaires.
Attention : seules des entités KYC, identifiées via une liste blanche, peuvent initier et recevoir ces paiements. Toutefois, il semble que ce périmètre pourrait s’élargir à des contreparties autorisées des clients, avec un déploiement multidevises, si les conditions de conformité sont au rendez-vous.
Mais le JPM Coin pourrait aussi servir de collatéral pour certaines opérations de marché effectuées au sein de l’écosystème Coinbase. Par ailleurs, rappelons que ce lancement s’inscrit dans une stratégie plus large d’intégration on-chain de Coinbase. Une stratégie déjà illustrée par l’arrivée d’un DEX dans l’app intégrant l’accès aux tokens Base.
U.S. banking giant JPMorgan has announced the pilot of a permissioned USD deposit token called JPMD on Base, the layer 2 Ethereum network built by listed exchange Coinbase (COIN).@IanAllison123 reportshttps://t.co/N8DuHtgrrI
— CoinDesk (@CoinDesk) June 17, 2025
Dépôt-token vs stablecoin : quelles différences et usages ?
Un “jeton-dépôt” est donc une créance numérique sur un compte bancaire existant, émise par la banque, inscrite on-chain, et potentiellement rémunérée selon le cadre juridique. À l’inverse, rappelons que les stablecoins sont des jetons de réserve, émis par des sociétés dédiées et conçus pour circuler librement.
Le risque et la gouvernance diffèrent également : le jeton-dépôt reste une obligation directe de la banque, il est donc traité comme de la monnaie scripturale tokenisée. De son côté, un stablecoin dépend d’actifs de réserve séparés, souvent non rémunérés pour l’utilisateur. C’est donc un rail de paiement bancaire, et non un jeton grand public.
Du côté du marché, il faut bien préciser que l’effet réseau est crucial. En effet, les paiements programmables et la compatibilité EVM pourraient connecter trésoreries, bourses, et règlements de dérivés. Dans ce cadre, le BTC demeure l’indicateur de liquidité le plus suivi pour jauger l’appétit du marché. Toutefois, n’oublions pas que le jeton-dépôt de JPM reste un instrument bancaire à périmètre fermé.
Qui peut l’utiliser aujourd’hui, et pour quoi faire ?
Précisons d’emblée que le dispositif cible d’abord les grandes entreprises, fintechs régulées et institutions financières déjà clientes de JPMorgan. Mais on peut nuancer cela en rappelant que les cas d’usage prioritaires incluent les paiements transfrontaliers, le cash pooling intrajournalier, et la livraison contre paiement tokenisée.
Par contre, les limites sont claires : pour le moment, aucun accès retail direct ne sera possible et la circulation sera restreinte à des adresses autorisées. Cependant, si l’interopérabilité vient à s’étendre et que d’autres devises entrent dans la danse, les dépôts-tokens pourraient devenir un standard des règlements on-chain, au-delà des seuls stablecoins.
