Le Kazakhstan renforce sa stratégie autour des actifs numériques. Selon Timur Suleimenov, le gouverneur de la banque centrale, le pays va bientôt créer un fonds souverain spécialisé dans la cryptomonnaie, évalué à 500 millions à 1 milliard de dollars, d’après des estimations actuelles. Les autorités visent une mise en service complète d’ici la fin 2025, ou au plus tard au début de 2026.
Un fonds alimenté par des avoirs saisis et rapatriés
Le gouvernement kazakh prévoit de financer ce futur fonds avant tout grâce à des actifs saisis et rapatriés depuis l’étranger. Cette méthode reste peu commune, mais elle s’inscrit dans la vaste campagne menée pour récupérer des capitaux illicites qui ont quitté le pays au fil des années.
JUST IN: 🇰🇿 Kazakhstan to launch $1,000,000,000 crypto reserve fund using seized assets by 2026 – Bloomberg. pic.twitter.com/dOjQYaNg77
— Whale Insider (@WhaleInsider) November 7, 2025
Les autorités envisagent également l’éventualité d’utiliser une fraction des réserves, en or et en devises. Elles réfléchissent aussi à un recours à certains des actifs du Fonds national afin de renforcer la base financière du projet et d’assurer un lancement stable.
Toutefois, le présent fonds sera plus spécialisé, puisqu’il ne s’agit pas d’investir directement dans des cryptomonnaies, mais à travers une gestion visant à réduire les risques et à mieux défendre la bonne gouvernance, conformément aux buts assignés par l’État. Les investissements sont réalisés soit au travers d’ETF (exchange traded funds) ou d’actions d’entreprises évoluant dans le monde de la cryptographie, selon les recommandations des régulateurs.
À l’image de l’orientation globale en matière de réglementation réglementaire, la politique minière illustre cette volonté de structuration du secteur. Pendant plusieurs années, le Kazakhstan a en effet amélioré le cadre réglementaire tout en intensifiant le contrôle des exploitations de minage privées. Une façon d’illustrer cette intention de formaliser davantage l’univers minier pour éviter les excès.
Une intégration au sein de l’AIFC, le hub fintech du pays
Un véhicule d’investissement public se verra confier la gestion ultérieurement du fonds, lequel opèrera directement au sein de l’Astana International Financial Centre (AIFC), devenu pour le pays un couloir stratégique pour la blockchain, la fintech et la banque numérique.
Cela fait plusieurs années que l’AIFC a contribué au développement du secteur, notamment dernièrement avec Bybit au sujet des stablecoins. Sa juridiction d’inspiration anglo-saxonne séduit les firmes locales comme les firmes étrangères en quête de protection sur le marché asiatique.
Bybit Kazakhstan and AFSA Pioneer Stablecoin Payments for AIFC Regulatory Fees
Mazurka Zeng, Chief Operating Officer at Bybit said, “Bybit Kazakhstan is honored to stand alongside AFSA in shaping a regulatory-first model for stablecoin adoption for AIFC Regulatory Fees”
This… pic.twitter.com/9V04JXeu2h
— Bybit (@Bybit_Official) September 5, 2025
Dans cette optique, les pouvoirs publics veulent témoigner de leur intérêt pour les ressources cryptographiques en parrainant ledit fonds souverain, à l’issue d’une période d’expérimentation ouverte au minage, mais aussi à la recherche d’une définition plus précise d’un cadre à donner à l’activité.
Au cœur de cette démarche figure une ambition d’élargissement, renforcer la confiance quant à la fiabilité du Kazakhstan en matière de finance numérique, mieux gérer les risques qui s’attachent à ce secteur.
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