Le 17 juin 2025, l’Ink Foundation, l’entité à but non lucratif à l’origine de la Layer 2 Ink soutenue par Kraken, a révélé le lancement de son token natif INK, destiné à alimenter la liquidité sur sa blockchain reposant sur Optimism. Un hard cap d’un milliard de tokens a été défini, sans possibilité d’émissions rétroactives, assurant une émission contrôlée et transparente.
Objectifs et mécanismes
Contrairement à l’usage classique de tokens axés sur la gouvernance, INK ne permet pas de régir la couche technique d’Ink, qui reste sous le contrôle de la superchain Optimism. À la place, le token est conçu pour orienter les incentives, en finançant notamment la liquidité et les ressources pour les protocoles intégrés sur Ink, avec un focus particulier sur un protocole de prêt et de trading déployé via Aave.
La distribution sera effectuée par airdrop à travers ce protocole DeFi, avec des mécanismes anti-fraude sophistiqués, notamment des vérifications Sybil. Ce dispositif n’est pas inédit, mais il distingue Ink en liant directement tokenomics et usage concret, plutôt que de simples promesses spéculatives.
most tokens launch with a vibe and a prayer.$ink is launching with utility.
a single-token model designed for usage, not speculation.
no fluff. no governance theater. just aligned incentives from day one. https://t.co/DE8dKZP7PA
— ink (@inkonchain) June 17, 2025
Contextualisation technique et historique
Ink a été mis en service plus tôt que prévu, avec son mainnet opérationnel dès décembre 2024, alors que sa sortie commerciale était prévue au premier trimestre 2025. Cette anticipation lui a permis de gagner en maturité et de retrouver un certain écosystème avant l’intégration d’INK.
Dès son lancement, Kraken avait indiqué que Ink offrirait aux utilisateurs des transactions rapides (blocs d’environ 1 seconde), des frais faibles grâce au modèle Optimism, et un accès simplifié aux dApps.
L’architecture sur l’OP Stack permet à Ink de bénéficier des standards de la superchain Optimism tout en gardant une indépendance au niveau des incitations économiques.
Comparaison et concurrence
Dans le paysage des Layer 2, Ink s’oppose notamment à Base (Coinbase) et Arbitrum. Mais, à la différence de Base, qui a refusé une tokenomics native, et Arbitrum, dont le token ABR subit parfois une pression de vente, Ink mise sur l’ancrage de son token dès le lancement, avec une « non-governance » claire.
L’intégration étroite avec Aave renforce cette stratégie : il ne s’agit plus de distribuer un token vide de sens, mais de soutenir directement la liquidité et l’usage effectif de la blockchain.
En d’autres termes, INK vise à aligner intérêts des utilisateurs, développeurs et protocoles autour d’un écosystème fonctionnel, plutôt que de servir uniquement de valeur opportuniste. Une initiative ambitieuse de plus pour Kraken qui avait déjà innové par le passé.
Perspectives et défis
Le défi reste de taille : Ink affiche actuellement environ 7 millions de dollars de TVL, mais ses revenus L2 restent modestes (environ 93 $ sur 24h selon DefiLlama). De plus, avoir un token ne garantit pas l’adoption : le succès de l’airdrop dépendra de l’activité réelle sur le protocole Aave et plus largement sur Ink.
Par ailleurs, dans un climat baissier pour les L2, avec des tokenomics souvent mises à mal après les lancements, l’ancrage d’INK à un produit existant dès le jour 1 constitue une tentative notable pour éviter une chute rapide.
Sources
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