Singapour et Hong Kong dominaient jusqu’ici la scène crypto asiatique. Mais un autre acteur, plus discret et mieux préparé, prend désormais l’avantage : le Japon. Longtemps perçu comme trop rigide, le pays se révèle aujourd’hui comme l’un des environnements les plus solides pour bâtir un écosystème durable autour des actifs numériques.
Tokyo profite du durcissement réglementaire régional
Pendant des années, Singapour faisait figure de modèle en matière d’innovation. Son ouverture attirait les grands acteurs mondiaux. Mais après la chute de FTX, les autorités locales ont durci le ton : nouvelles obligations, audits renforcés et séparation stricte des avoirs. Beaucoup de projets peinent ainsi à obtenir ou garder leur licence.
Le Japon, lui, n’a pas attendu la crise pour agir. Après les affaires Mt. Gox en 2014 puis Coincheck en 2018, le pays a compris qu’il devait rebâtir la confiance. Pour y parvenir, le gouvernement a revu sa copie. Les plateformes doivent désormais se plier à des règles plus exigeantes, sous l’œil d’une surveillance beaucoup plus attentive.
Les autorités japonaises assouplissent désormais certaines règles. Le staking institutionnel progresse et des discussions sur les ETF crypto émergent. Par ailleurs, les produits à rendement gagnent en clarté. Tokyo semble avoir trouvé ce fragile équilibre entre prudence et innovation que ses voisins recherchent encore.
Asia Morning Briefing: Regional #Crypto Power Balance Is Shifting as Japan 'Ready to Pop’
On the sidelines of Token2049 in Singapore, #crypto execs kept returning to the same theme: Tokyo is becoming the region’s new #crypto capital pic.twitter.com/uVKqBusKpU
— CryptOpus (@ImCryptOpus) October 7, 2025
Des taux faibles qui dopent l’intérêt pour la crypto
L’environnement économique local renforce aussi cet attrait. Après des années de taux quasi nuls, le retour de rendements légèrement positifs ne suffit pas à concurrencer la crypto. Le staking d’Ethereum attire naturellement les capitaux institutionnels. Il rapporte autour de 3 % par an.
Des acteurs comme Blockdaemon considèrent désormais le Japon comme une base stratégique. D’autres, à l’image de BitMEX, ont déplacé leurs infrastructures à Tokyo pour profiter de sa stabilité et de la solidité de son écosystème.
Sur le marché, la tendance se confirme. Bitcoin a franchi les 126 000 $, soutenu par une demande forte et une offre qui se raréfie. Ethereum, lui, retrouve des couleurs. Son activité on-chain repart. Parallèlement, les capitaux qui quittaient le Bitcoin commencent peu à peu à s’y rediriger.
Singapour et Hong Kong à la croisée des chemins
Reste la question du leadership régional. À Singapour, les coûts de conformité s’envolent. À Hong Kong, les investisseurs hésitent encore malgré la volonté d’ouverture. Les deux pôles devront sans doute revoir leur approche en allégeant la fiscalité ou offrir plus de flexibilité aux entreprises crypto.
Sur le terrain, le mouvement est déjà lancé. De plus en plus d’acteurs déplacent leurs bureaux ou leurs serveurs vers le Japon. Ils sont séduits par un cadre clair, des infrastructures fiables et une réputation de sérieux.
Peu à peu, Tokyo s’impose comme un point de ralliement pour tout l’écosystème crypto asiatique. Le marché y avance avec plus de méthode et une maturité qu’on ne voyait pas encore il y a quelques années. Reste à voir si ses voisins réussiront à suivre le rythme.
Sources : CoinDesk
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