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Le Royaume-Uni : modèle économique depuis le Brexit ?

Le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni a quitté définitivement l’Union européenne, après quatre ans de négociations difficiles et de reports successifs. Cette sortie historique a suscité de nombreuses craintes et incertitudes sur l’avenir économique du pays, confronté à la fois aux conséquences de la pandémie de Covid-19 et aux changements induits par le Brexit. Deux plus tard, quel bilan peut-on dresser de la situation économique outre-Manche ? Le Royaume-Uni est-il devenu le « malade de l’Europe », ou au contraire apparaît-il comme un modèle de résilience et de dynamisme ?

Le Royaume-Uni a réussi à surmonter les chocs du Covid-19 et du Brexit en 2021, grâce à une stratégie sanitaire efficace, à un soutien budgétaire massif et à une adaptation rapide des acteurs économiques. Le pays affiche une croissance record parmi les pays européens, qui témoigne de sa résilience et de son dynamisme. Cependant, le Royaume-Uni doit encore relever des défis majeurs pour assurer la durabilité de sa reprise économique, face à une inflation galopante, à une crise du coût de la vie et à des tensions persistantes avec l’UE. Le Brexit n’a pas encore livré tous ses effets, positifs ou négatifs, sur l’économie britannique.

La résilience et le rebond du Royaume-Uni (Irlande du nord comprise), post Brexit

L’année 2021 marque un rebond spectaculaire. Avant elle, 2020 avait été marquée par une récession historique au Royaume-Uni, avec une contraction du produit intérieur brut (PIB) de 9,4 %, la plus forte parmi les pays du G7. Cette chute de son PIB s’est expliquée par la sévérité des mesures de confinement prises pour faire face à la pandémie, qui ont paralysé une grande partie de l’activité économique du pays, notamment dans les secteurs des services, du tourisme et du commerce. Le pays a également dû faire face à des complications dans ses échanges avec l’Europe (UE), son principal partenaire commercial, en raison du retour des contrôles douaniers, des formalités administratives et des droits de douane.

Mais l’année 2021 a été celle d’un rebond spectaculaire pour l’économie britannique, qui a enregistré une croissance record de 7,5 %, la plus élevée parmi les pays européens. Ce redressement est le résultat de plusieurs facteurs : la levée progressive des restrictions sanitaires (Covid-19), grâce à une campagne de vaccination massive et efficace ; la mise en place d’un plan de relance budgétaire ambitieux, qui a soutenu la consommation des ménages et l’investissement des entreprises ; l’adaptation progressive des acteurs économiques aux nouvelles règles du commerce post-Brexit.

Selon les dernières données publiées par l’Office national de la statistique (ONS), le PIB du Royaume-Uni était fin 2021 supérieur de 0,6 % à son niveau d’avant-pandémie, alors qu’il était initialement estimé à 1,2 % en-dessous. Ce retour à la hausse montre que la reprise de l’activité économique a été plus forte que ce que les statistiques laissaient entendre jusqu’ici. Le Royaume-Uni se place ainsi parmi les pays les plus performants du G7 en termes de croissance en 2021, derrière les États-Unis et le Canada, mais devant l’Italie, la France et l’Allemagne.

économie post Brexit

Des défis demeurent pour l’avenir du R.U. post-Brexit

Malgré un bilan positif fin 2021, le Royaume-Uni doit encore faire face à des défis importants pour assurer la pérennité de sa reprise économique. Il est en effet confronté à une forte inflation, qui a atteint 11,1 % sur un an en octobre 2021, soit le niveau le plus élevé enregistré depuis 1992. Cette hausse des prix s’explique par la reprise de la demande mondiale, qui entraîne une augmentation des coûts des matières premières et des produits importés, par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs-clés, comme le transport routier ou l’hôtellerie-restauration, et par la crise énergétique qui provoque une flambée des tarifs du gaz et de l’électricité.

Cette inflation pèse sur le pouvoir d’achat des ménages britanniques, qui doivent faire face à une hausse du coût de la vie, sans compensation salariale suffisante. D’après une étude du Center for Economic Performance de la London School of Economics, la sortie de l’UE aurait déjà coûté aux consommateurs britanniques plus de sept milliards de dollars, en raison de la baisse de la qualité et de la diversité des produits disponibles. Par ailleurs, le gouvernement britannique a annoncé une augmentation des impôts et des cotisations sociales pour financer les dépenses de santé et de protection sociale, ce qui risque de peser davantage sur le revenu disponible des ménages.

Une empreinte encore forte et persistante des relations commerciales avec l’U.E.

Le Royaume-Uni doit également faire face à des difficultés persistantes dans ses relations commerciales avec l’UE, qui représentent encore environ la moitié de ses exportations et de ses importations. Le Brexit a entraîné une baisse significative des échanges entre les deux partenaires, en particulier pour les produits agroalimentaires, les services financiers et les biens manufacturés. Les entreprises britanniques doivent faire face à des coûts supplémentaires et à des délais plus longs pour accéder au marché unique européen, ce qui impacte négativement leur compétitivité et leur rentabilité. Par ailleurs, le Royaume-Uni et l’UE sont engagés dans plusieurs contentieux sur l’application de l’accord de Brexit, notamment sur la question de la frontière irlandaise, qui menace la paix et la stabilité dans la région.

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Didier Brochon Rédacteur Expert en Fiscalité

Didier Brochon Rédacteur Expert en Fiscalité

Dans la filière fiscale, je suis particulièrement compétent et formaté pour la fiscalité des entreprises et des particuliers, le contrôle fiscal et son assistance, les conseils aux entreprises et aux particuliers, le traitement des contentieux suite aux contrôles fiscaux, l'assistance aux vérifications de comptabilité informatisées (compétence informatique particulière dans le traitement des données), mais apte à défendre de la même manière un contrôle fiscal des particuliers (contrôle sur pièces, ou un examen contradictoire de la situation fiscale personnelle d'ensemble; impositions directes locales: taxe d'habitation, taxes foncières), je suis également compétent dans une autre spécialité mal connue, y compris de beaucoup d'avocats, les évaluations domaniales de valeurs vénales et de valeurs locatives d'immeubles, évaluations des indemnisations en matière d'expropriations pour cause d'utilité publique, et leurs contentieux (au sein de l'Agence France Domaine en qualité de Chargé de mission, évaluateur et commissaire du gouvernement devant le Juge de l'expropriation et devant les SAFER).

Ma carrière administrative m'a valu d'exercer dans pratiquement tous les domaines du droit fiscal, y compris international, au sein de plusieurs Grandes Directions Nationales (ex-DSGI aujourd'hui DRESG ; DNVSF, en liaison avec Bercy, puis dans une Grande Direction Régionale de contrôles fiscaux, la DIRCOFI Centre-Val de Loire). 

Plus que mes compétences techniques très étendues, ma personnalité s'est toujours distinguée par une exigence de rigueur, mon adaptabilité, l'esprit d'analyse et de synthèse, le pragmatisme, la créativité, réactivité, curiosité, l'aisance relationnelle et en équipe, la vitesse de compréhension et d'exécution, le goût de l'initiative, des responsabilités et de la négociation. J'aurais pu par exemple intégrer un cabinet spécialisé, pour assurer la défense des intérêts des clients dans les domaines précités. J'aurais tout aussi bien pu travailler en "back office" en défense et recours des contribuables vérifiés, sur études des dossiers, ou les assister pendant les vérifications. Mes principaux hobbies sont : musique, art en général et littérature en particulier, étant auteur publié, et je suis également intéressé par l'activité de rédacteur.

Mes compétences fiscales et "para-fiscales" sont des plus étendues : juridiques (droit civil, fiscal et pénal découlant du fiscal, et droit de l'urbanisme + droit administratif, public et constitutionnel).

Aujourd'hui à la retraite, je reste actif en qualité d'auto-entrepreneur, en matière de conseils et défense en fiscalité des particuliers uniquement, et secondairement conseil dans les activités liées à l'écriture. Mon site web professionnel est https://www.cdjf-casav.com, où je réponds aux contribuables (ou écrivains) qui me sollicitent (mes tarifs et honoraires y sont clairement mentionnés).

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