La réunion de la BCE de ce jeudi, qui n’a été l’occasion d’aucune surprise majeure, a eu un impact limité sur le cours de l’EUR/USD, qui a légèrement reculé face à l’événement, pour finalement afficher des gains.
L’Euro Dollar a en effet marqué un nouveau sommet à 1.0920 au moment de la rédaction de cet article, au plus haut depuis le 24 janvier.
L’Euro Dollar résiste bien aux indices dovish de la BCE
Comme largement anticipé, la Banque centrale européenne a maintenu son taux directeur inchangé à 4.5%. Mais elle a également fourni quelques indices “dovish” en faveur de baisses de taux.
Notamment, les prévisions officielles d’inflation ont été abaissées pour 2024, de 2.7% à 2.3%, principalement en raison d’un recul des prévisions de prix de l’énergie. Lors de la conférence de presse qui a accompagné la décision de taux, la présidente de la BCE Christine Lagarde a par ailleurs déclaré que la banque centrale “est plus confiante sur l’inflation, mais pas suffisamment”.
Dans ce contexte, les prévisions du marché s’orientent clairement vers une baisse des taux de la BCE au mois de juin, d’où l’accès de faiblesse initial de l’EUR/USD face à la réunion de la BCE. Cependant, d’autres facteurs entrent en jeu, notamment les anticipations pour la politique de la Fed, avec le marché qui anticipe également une première baisse des taux en juin, voire plus tard.
Les traders forex tournent leur regard vers le rapport NFP et l’inflation US
À ce propos, le rapport NFP sur les créations d’emplois US du mois de février qui sera publié demain pourrait avoir une influence majeure sur ces attentes, et donc sur le Dollar, l’EUR/USD, et le forex en général.
Les économistes prévoient 198k créations d’emplois, après 353k le mois précédent, pour un taux de chômage stable à 3.7%. Des données plus solides que prévu pourraient faire chuter la probabilité d’une baisse des taux de la Fed en juin sous la barre des 50%, ce qui renforcerait le Dollar.
La semaine prochaine, l’attention se tournera vers un indicateur encore plus important, à savoir l’IPC préliminaire des États-Unis pour le mois de février, qui sera attendu avec anxiété après l’IPC supérieur aux attentes de janvier.
En effet, deux relevés d’inflation supérieurs aux attentes consécutifs pourraient achever de convaincre le marché que la Fed n’abaissera pas ses taux au premier semestre, avec à la clé une probable chute de l’EUR/USD, et inversement si les données ressortent sous le consensus.
L’EUR/USD continue de viser l’objectif psychologique clé de 1.10
Du point de vue de l’analyse graphique, la tendance haussière de l’EUR/USD, qui a démarré à la mi-février, et qui a été confirmé par le franchissement d’une importante ligne de tendance baissière le 20 février, reste d’actualité.
De plus, l’indicateur RSI est encore loin de la zone de surachat, ce qui suggère que l’EUR/USD puisse encore progresser avant de reprendre son souffle. Si la paire de devise poursuit sa hausse, le seuil psychologique majeur de 1.10 sera le prochain objectif logique.
En cas de correction, le seuil de 1.0850 et la moyenne mobile 100 jours actuellement à 1.0837 forment la première zone de support importante, avant le seuil de 1.08, sous lequel le biais haussier du graphique journalier commencera à être remise en question.
Pour conclure, on retiendra donc que la tendance reste haussière sur la paire Euro Dollar, et qu’un test du seuil clé de 1.10 n’est pas à exclure, surtout si les prochaines données US importantes s’affichent sous le consensus.
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