Le fonds souverain intergénérationnel du Luxembourg (FSIL) a consacré 1 % de son portefeuille estimé à 900 millions de dollars, à un investissement en ETF Bitcoin, soit 9 millions de dollars.
Le Ministre des Finances, Gilles Roth, a rendu publique cette décision lors de la présentation du budget 2026 devant l’assemblée législative, à la Chambre des députés.
Une première en Europe
Cette opération souffle un vent nouveau sur les institutions européennes. En effet, Bob Kieffer, Directeur et Secrétaire général du Trésor du Luxembourg a révélé cet investissement mercredi, dans un post sur Linkedin :
« Reconnaissant la maturité en pleine croissance de cette nouvelle classe d’actifs, et soulignant le leadership du Luxembourg dans le domaine de la finance numérique, cet investissement s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique d’investissement de la FSIL, approuvée par le gouvernement en juillet 2025 », a déclaré M. Kieffer.
Au 30 juin 2025, les actifs gérés par le fonds souverain intergénérationnel du Luxembourg (FSIL) étaient estimés à 764 millions d’euros (soit près de 888 millions de dollars). Au total, le fonds aurait investi 1 % de ses avoirs en ETF Bitcoin, soit environ 9 millions de dollars.
Dans toute l’Europe, des institutions financières se mobilisent autour du cadre MiCA pour expérimenter un stablecoin européen.
Une refonte de la structure qui témoigne d’une évolution stratégique
La nouvelle peut sans doute surprendre ceux qui ont connu jusque-là la position officielle du pays à l’égard des cryptomonnaies. En réalité, cette annonce fait suite à l’Évaluation Nationale des Risques (ENR), publiée le 26 mai 2025 par le gouvernement luxembourgeois.
En somme, le rapport classifie les entreprises de cryptomonnaies comme présentant un risque élevé de blanchiment d’argent, alors que les institutions locales avaient rassemblé leurs efforts pour faire adopter les cryptomonnaies.
D’ailleurs, l’Union européenne multiplie les signaux d’alerte sur les risques du secteur, estimant que la réglementation MiCA reste perfectible à ce stade.
Kieffer a souligné que le fonds souverain intergénérationnel du Luxembourg continuera à investir dans les capitaux propres d’investissement et les marchés obligataires, mais qu’il peut désormais « consacrer jusqu’à 15 % de ses actifs à des investissements alternatifs. » Ce qui inclut les cryptomonnaies, l’immobilier ou encore le private equity.
Néanmoins, le conseil administratif juge la détention directe de cryptomonnaies trop risquée, notamment en raison de leur volatilité et de l’incertitude réglementaire persistante en Europe et aux États-Unis. Par conséquent, le fonds privilégie les instruments financiers dérivés ou des investissements indirects.
Ce nouveau cadre a été annoncé fin septembre et suivi par une évaluation de la politique d’investissement. L’annonce de Kieffer décrit ce changement comme une « évolution significative » et souligne que « cette mise à jour reflète la grande maturité du fonds et la nécessité de mieux répondre aux priorités économiques, sociales et environnementales du pays ».
Un investissement prudent mais définitivement tourné vers l’avenir
Le Directeur et Secrétaire général du Trésor reconnaît que certains pourraient percevoir cette modeste répartition pour l’acquisition des ETF Bitcoin comme étant extrêmement prudente, tandis que d’autres la verront comme trop spéculative. Ainsi, il a défendu cette décision la qualifiant de démarche équilibrée et progressive :
« Au vu du profil particulier du FSIL et de sa mission, le conseil d’administration a conclu qu’un investissement à hauteur de 1 % sonne comme un juste équilibre, tout en envoyant un signal fort sur le potentiel du Bitcoin à long terme. »
Sources : Post LinkedIn officiel de Bob Kieffer, données du FSIL
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