L’affaire $MELANIA prend de l’ampleur. Une plainte fédérale à Manhattan accuse désormais des dirigeants liés à Meteora d’avoir orchestré un schéma « pump & dump » lors du lancement du memecoin associé à Melania Trump, en janvier. Cependant, la Première dame n’est pas nommée au dossier, indiquent les plaignants.
Le texte transmis au tribunal rappelle que le token a été émis le 19 janvier, à la veille de l’investiture de Donald Trump. Mais il rappelle aussi des faits plus troublants : le cours aurait d’abord explosé, avant de retomber vers quelques centimes. Les investisseurs estiment que l’opération était construite pour s’effondrer.
Ce que dit la plainte, et ce qu’elle ne dit pas
D’après les éléments versés au dossier, des cadres de Meteora auraient pu acquérir des quantités importantes du jeton en amont, via une structure permettant d’acheter indirectement, puis de revendre pendant la période d’euphorie initiale. Melania Trump n’est pas accusée et apparaît surtout comme « habillage » marketing, selon les plaignants.
L’action en justice étend une procédure déjà ouverte au printemps, qui ciblait d’autres jetons. Elle s’inscrit d’ailleurs dans une série de dossiers sur l’usage d’images de personnalités dans des projets crypto très volatils.
Chronologie, prix, signaux de marché
Le prix du $MELANIA a culminé à 13,73 $ dans les premières heures de listing, avant de rechuter rapidement autour de 0,10 $. Un tel profil de courbe correspond bien évidemment à une hype éclair suivie d’une capitulation. D’ailleurs, la page Melania Meme sur CoinMarketCap reste un repère utile qui montre la lente agonie du token.
De plus, des mouvements d’airdrop liés à des portefeuilles associés au lancement ont nourri les interrogations des observateurs ces derniers jours. Si cela ne préjuge pas du fond de l’affaire, il est indéniable que la controverse s’en trouve renforcée.
According to Arkham, TOP5 recipient of the METEORA airdrop is the TRUMP team. Three of the addresses involved with the TRUMP team just received a $4.2 Million airdrop of MET. The developer address, and two addresses that provided extensive liquidity for TRUMP on day 1. All 3…
— Wu Blockchain (@WuBlockchain) October 23, 2025
Pourquoi l’affaire dépasse le seul $MELANIA
Tout d’abord, l’épisode réactive la question des “celebrity coins” : où s’arrête le marchandisage, où commence la promesse implicite de gain ? Ensuite, il rappelle la question des obligations d’information lorsqu’une personnalité publique est associée, même indirectement, à un actif spéculatif. Enfin, ce dossier intervient au moment où l’écosystème Trump-crypto est particulièrement scruté du fait de ses profits et conflits d’intérêts potentiels.
Dans ce contexte, les plateformes devront donc montrer patte blanche : procédures de cotation, prévention des manipulations, et séparation claire entre influence marketing et information financière. De même, il devient clair que les créateurs de memecoins exposés aux images de personnalités courent un risque juridique tangible si leur documentation est lacunaire.
Pour les investisseurs : trois réflexes simples
Il est toujours frustrant de se retrouver dans une situation de pertes financières suite à un investissement hasardeux. D’ailleurs, les traders avisés suivent en général des bonnes pratiques qu’il convient de rappeler.
Premièrement, dimensionner sa taille de position en partant du principe que le risque de tout perdre existe. Car, rappelons-le, les memecoins sont par nature hautement spéculatifs. Deuxièmement, vérifier les métriques on-chain et l’historique de liquidité plutôt que suivre aveuglément les slogans ou les personnalités. Troisièmement, croiser les informations : documents légaux, annonces officielles des équipes, et articles de presse de référence.
Et maintenant ?
À court terme, la procédure suit son cours. Toutefois, si le juge accepte des ajouts au dossier concernant des schémas « reproductibles » et la question des multi-actifs, cela pourrait créer un précédent quant à l’usage d’images publiques dans des tokens. Et bien sûr, les plateformes et VC crypto cités par les requérants seront observés de près, qu’il y ait condamnation ou non.
À moyen terme, on peut s’attendre à voir des clauses contractuelles plus strictes autour des partenariats avec des célébrités, ainsi qu’à davantage de disclosures sur les allocations initiales, et même à des renforcements des processus KYC/AML pour la cotation de memecoins.
