Les memecoins continuent de faire tourner les têtes. Chaque jour, de nouveaux traders s’y ruent avec l’espoir d’un jackpot rapide. Pourtant, un rapport publié cette semaine rappelle une réalité moins glamour : la plupart des gains ne restent pas dans les poches des particuliers. Ce sont surtout les plateformes et leurs outils automatisés qui empochent la mise.
Les memecoins, un aimant pour les curieux
Nés comme des blagues, les memecoins sont devenus un passage obligé pour beaucoup de nouveaux venus. Leur recette ? Un cocktail de viralité sur les réseaux, de promesses de rendements fulgurants et d’un esprit communautaire qui séduit bien au-delà du cercle des crypto-enthousiastes. Chez les plus jeunes, l’envie de « tenter sa chance » joue un rôle central.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Galaxy Research constate que ces tokens drainent des volumes massifs, notamment sur Solana. À chaque lancement, des millions de dollars s’échangent en quelques heures, preuve de la force d’attraction du phénomène. Certains projets lèvent des sommes colossales avant même que le marché ait eu le temps d’évaluer leur viabilité.
Mais réduire les memecoins à de simples instruments spéculatifs serait trompeur. Ils sont aussi des symboles, des signes de ralliement en ligne, parfois même une manière pour une communauté de s’identifier. Cet aspect culturel explique leur succès… même si, derrière l’écran, la réalité économique est loin d’être aussi enthousiasmante.
Un terrain de jeu dominé par les plus rapides
Ceux qui s’imaginent faire fortune en gardant leurs tokens quelques jours se trompent. Le rapport de Galaxy le souligne : sur Solana, le temps médian de détention d’un memecoin est d’à peine cent secondes. Autrement dit, les humains n’ont quasiment aucune chance face aux bots qui achètent et revendent en un clin d’œil.
Résultat : le particulier arrive souvent trop tard. Quand il se décide à cliquer, le prix a déjà flambé et la correction tombe aussitôt. Beaucoup finissent par encaisser des pertes, convaincus d’avoir manqué une opportunité qu’ils n’auraient de toute façon jamais pu saisir.
Ce scénario rappelle d’autres épisodes de l’histoire crypto : l’euphorie des ICO, ou encore la vague des NFT, dont les ventes ont explosé malgré un volume en repli. À chaque cycle, les foules affluent, mais ce sont rarement elles qui sortent gagnantes. La question reste la même : qui profite réellement de cette agitation ?
Les plateformes, véritables gagnantes de la frénésie
Le constat de Galaxy est sans appel : les grands bénéficiaires ne sont pas les traders, mais les infrastructures. Pump.fun, par exemple, a transformé la création de tokens en une véritable usine. Chaque jour, des centaines de nouveaux projets sont lancés, générant des frais qui s’accumulent indépendamment de leur succès.
Les bots spécialisés, eux, ont trouvé un modèle en or. Des services comme BONKbot ou Trojan font payer leurs utilisateurs pour leur donner un avantage au lancement. Ces outils monétisent l’enthousiasme des foules et assurent à leurs créateurs des revenus réguliers. Axiom, avec à peine une poignée d’employés, a déjà engrangé plus de 200 millions de dollars de recettes.
Au final, le scénario est connu : les memecoins donnent l’impression d’être ouverts à tous, mais l’argent suit un autre chemin. Ce sont ceux qui gèrent les outils qui ramassent la mise. Les plateformes engrangent les frais, les bots se servent au passage, et la foule, elle, alimente un système pensé pour d’autres.
Une fête qui coûte cher aux foules
Les memecoins font rire, rassemblent et captent l’attention du public. L’image peut sembler amusante, mais la réalité l’est beaucoup moins. Les plateformes et les bots ramassent la mise, et pour la plupart des petits investisseurs, l’aventure ressemble davantage à un pari de hasard qu’à un véritable investissement. Et comme souvent dans ce genre de jeu, la maison gagne presque toujours.
Sources : Cointelegraph
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