Alors que Nvidia reste un géant incontournable de l’intelligence artificielle physique, certains grands investisseurs institutionnels redirigent leurs capitaux vers un autre acteur prometteur de la mobilité autonome : Uber.
Nvidia : dominateur sous pression
Nvidia continue d’occuper une position dominante dans le secteur des GPU pour datacenters, avec plus de 90 % de parts de marché. Ces puces sont essentielles pour l’entraînement des modèles d’IA et leurs applications intensives.
Grâce à sa plateforme logicielle CUDA et à des solutions comme Nvidia Drive (voitures autonomes) ou Isaac (robots), la firme californienne maîtrise toute la chaîne de valeur, depuis les centres de données jusqu’aux systèmes embarqués.
Cependant, le climat autour de l’action Nvidia évolue. En effet, plusieurs grands gestionnaires d’actifs ont réduit leur exposition au premier trimestre 2025 :
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David Tepper (Appaloosa) a vendu 380 000 actions (-56 %).
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Steven Schonfeld (Schonfeld Strategic Advisors) a également réduit sa position de 72 %.
Parallèlement, le nombre d’investisseurs institutionnels détenant des titres Nvidia a reculé de 2 %, selon les derniers formulaires 13F déposés aux États-Unis.
La raison de ce phénomène ? Certains analystes évoquent les restrictions américaines sur l’exportation de puces vers la Chine et la percée de DeepSeek, un acteur qui promet de réduire drastiquement le coût de l’entraînement de l’IA. Néanmoins, la suppression récente par l’administration Trump d’une loi Biden limitant l’exportation de puces vers de nombreux pays vient nuancer cette explication.
Voir aussi notre article sur les memecoins qui rivalisent avec NVIDIA.
Uber : le pari robotaxi des fonds milliardaires
De son côté, Uber Technologies (NYSE: UBER) attire de plus en plus d’investisseurs. L’action a bondi de 300 % en trois ans, et l’entreprise semble bien placée pour capitaliser sur la montée en puissance des robotaxis.
Les mouvements récents parlent d’eux-mêmes :
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David Tepper a doublé sa position (+113 %, soit 1,7 million d’actions).
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Bill Ackman (Pershing Square) a pris une nouvelle position de 30,3 millions d’actions, sa plus importante actuellement.
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Uber domine le marché américain du VTC avec 76 % de parts de marché, tout en se classant parmi les leaders mondiaux de la livraison de repas dans plusieurs pays. Mais ce qui séduit les fonds, c’est surtout son potentiel de « hub de la demande » pour les services de robotaxis.
Le PDG Dara Khosrowshahi ne s’en cache pas : « Uber peut offrir les coûts opérationnels les plus bas à ses partenaires en véhicules autonomes grâce à son avance considérable en termes de déploiement et de puissance commerciale. »
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La plateforme est déjà intégrée à Waymo (Alphabet) à Phoenix, Austin, et bientôt Atlanta. Des partenariats avec WeRide (Abu Dhabi, et bientôt Dubaï) et May Mobility (États-Unis) sont aussi en cours. D’ici 2029, Uber prévoit ainsi d’implanter ses véhicules autonomes dans 15 nouvelles villes.
Uber va même plus loin en se préparant à adopter les paiements en stablecoins.
Le titre Uber s’échange aujourd’hui à 15 fois les bénéfices, bien en dessous de sa moyenne annuelle de 40, ce qui en fait une opportunité attractive pour les investisseurs patients.
Conclusion
Alors que Nvidia reste une valeur clé de l’écosystème IA, la prudence de certains grands investisseurs reflète un repositionnement stratégique vers des applications concrètes de l’intelligence artificielle, comme les robotaxis. Et à ce jeu, Uber semble bien armé pour jouer un rôle central dans les années à venir.
Sources
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